Après la mort du président tunisien Beji Caïd Essebsi en juillet, 26 candidats s'affrontent pour lui succéder lors des élections ce dimanche.
Il y a 26 candidats à la succession de Beji Caïd Essebsi, le vieux président terrassé par un AVC en juillet.
De Gaulle prédisait qu’après lui, il n’y aurait pas le vide mais le trop plein. C’est injuste. Il y avait autant de candidats la dernière fois.
Mais trois choses ont changé depuis 2014.
Le paysage politique s’est émietté. Le seul parti présidentiel présente une dizaine de candidats. Les islamistes en alignent trois autres. C’est l’heure du « pourquoi pas moi » ? Il n’y a pas trop de programme. Tous réclament un Etat fort. En Tunisie aussi, le populisme est de saison.
Secondo, les municipales avaient mobilisé l’an dernier un électeur sur trois. On ne sent plus cette fatigue démocratique, au contraire. On discute du chômage, des inégalités sociales, et moins du terrorisme. Tout le pays a suivi les débats télévisés, une première dans le monde arabe. La Tunisie continue de montrer l’exemple.
Enfin, le favori des sondages est derrière les barreaux. On connaît des présidents qui règnent en se cachant. Nabil Karoui fait campagne au cachot. Son meilleur meeting, c’est la grève de la faim que l’affairiste a entamé ce mercredi.
En face, les islamistes d’Ennhada dévoilent pour la première fois leur ambition. Abdelfattah Mourou a la barbe courte et les idées un peu plus larges.
Le suspense est total. Les résultats mardi.