Article rédigé à partir des archives sonores d'Europe 1 datant du 10 mai 1981.
Il n'a pas encore la popularité d'un Raymond Poulidor mais Jacques Bossis commence à se forger, lui aussi, un solide palmarès de... places d'honneur. Sur ce début de saison 1981, le coureur de l'équipe Peugeot, âgé de 29 ans, a ainsi terminé deuxième du deuxième du Grand Prix de Mauléon-Moulins et du Critérium International, troisième de Milan-San Remo et quatrième du Tour des Flandres ! Une belle carte de visite.
Samedi, le Poitevin, vainqueur de l'étape en ligne du matin, est passé tout près de la victoire dans les Quatre Jours de Dunkerque. Mais sur un circuit court et roulant (plus de 49 km/h de moyenne pour le vainqueur !), le coureur français a dû se contenter d'une nouvelle place sur le podium à l'issue du contre-la-montre final, derrière l'Irlandais Sean Kelly (2e) et le Néerlandais Bert Oosterbosch, vainqueur. "Le contre-la-montre, c'est certain, c'est une spécialité où j'ai toujours bien figuré, mais disons que je ne croyais pas qu'Oosterbosch allait faire une telle différence", a expliqué Bossis, samedi, au micro d'Europe 1.
"C'était un circuit de poursuiteurs", explique Jacques Bossis :
Pour Bossis, qui s'est révélé au grand public au sein de l'équipe Renault, en 1978, ce début d'année 1981 symbolise son intégration réussie au sein du collectif de l'équipe Peugeot, qu'il a rejointe en 1979 et dont il est aujourd'hui l'un des cadres, aux côtés de ses compatriotes Gilbert Duclos-Lassalle, Jean-René Bernaudeau, de l'Australien Phil Anderson ou encore du jeune Irlandais Stephen Roche. "Personne n'hésite à passer sa roue, même Jean-René Bernaudeau dans Paris-Roubaix est venu tout de suite me passer sa roue".
Bossis sait que sa saison, c'est le printemps. Et s'il profite de la protection de ses coéquipiers, il jouit aussi de l'affection du public. Ce fut le cas lors de ces quatre jours de course, dans le Nord, ou il n'y eut guère que le double vainqueur du Tour (1978 et 79), Bernard Hinault, pour lui voler la vedette. L'été venu, Bossis sait qu'il retrouvera un rôle d'équipier.
"Tous les coureurs (de l'équipe) sont vraiment des copains sincères qui font le maximum pour nous, qui nous protègent au mieux dans les classiques, comme moi je leur rendrai la pareille dans les grandes courses par étapes, difficiles, où je ferai le maximum pour mes leaders." Gageons néanmoins que Bossis ne serait pas contre retrouver le Maillot Jaune, qu'il avait porté sur le Tour 1978 et qui contribue aujourd'hui à sa popularité de... dauphin.