Depuis hier, les plus grandes bibliothèques du monde offrent gratuitement les plus rares et les plus secrets de leurs documents sur Internet ! Tout est réuni sur la première bibliothèque Universelle et gratuite... Dans quel monde on vit Pierre-Marie Christin ?
Soyons fous ! Aujourd'hui, on ne parlera ni de crise, ni de guerres... un peu quand même car il y a de beaux télescopages quelques fois. Pendant qu'à Genève l'ONU tentait de faire reculer la plus ancienne, la plus radicale et la plus crasse des bêtises, à Paris, l'UNESCO présentait l'antidote : 8000 ans de beauté et d'intelligence et quelques leçons oubliées de nos grandioses erreurs.L'idée vient de l'Américain James H. Billington, directeur de la Bibliothèque du Congrès qui, avec plus de 32 millions de livres et de documents était jusqu'ici la plus grande bibliothèque du monde. Après douze ans de lente maturation, Billington a donc présenté sa "bibliothèque numérique mondiale", dans lequel on pourra trouver des milliers de livres inédits parmi lesquels le plus ancien roman du monde, le journal de Napoléon en Egypte, la première carte mentionnant l'Amérique, voire même... La bible du Diable : un codex datant du XIIIè siècle, qui avec son mètre 50 et ses 75 kilos n'est rien moins que le plus gros manuscrit existant. Je m'arrête car je pourrais passer la nuit à vous détailler tout ce que contient cette mine d'or où il ne suffit que de cliquer pour ramasser.
Mais, est-ce que ce n'est pas encore très américain comme projet ?
Ha! James Billington s'attendait à ce que l'on sorte ce genre de choses... C'est d'ailleurs pour ça qu'il est passé par l'UNESCO. Sachez que l'accueil du site est en sept langues, les documents en 24 et depuis la bibliothèque d'Alexandrie jusqu'à celles de Suède en passant par la Chine ou le Brésil, les partenaires sont extrêmement nombreux et ce n'est qu'un début.
Vous allez me dire que Google, en photocopiant tous les livres fait déjà la même chose ? Ah bien, pas vraiment. Car Google est un site commercial, sponsorisé qui stocke, accumule les livres dans le désordre. La BNM est universelle, gratuite, et libre. Vous savez, le paradoxe d'Internet c'est qu'il crée autant de frontières qu'il n'en abat. C'est une association de petites communautés mondiales. Ce que veut Billington, lui, c'est une communauté mondiale où on verrait les autres autrement que comme des marchés concurrents. Citoyen du monde, il dit vouloir répondre au choc des civilisations par la rencontre des mémoires. Ce n'est peut-être qu'une petite info, mais c'est le genre d'informations qui rendent notre monde un peu plus vivable...
Pour en savoir plus : rendez-vous sur le site de la BNM !