Ce roman raconte le parcours de quatre personnages principaux, qui se retrouvent en Inde à l’occasion d’un festival culturel pour une durée de huit jours. La narration se concentre à chaque chapitre sur un personnage en particulier, un lieu et une journée. Le récit porte surtout sur les différents caractères, les pensées et les failles de ces Occidentaux. Même s’ils ne sont plus dans leur première jeunesse, ils vont se révéler au fil de l’histoire, et entrevoir certaines révélations sur leur vie ou leur vision des choses. Ce voyage prend des tournures initiatiques.
Ils évoluent dans une Inde exotique et populaire, avec ses foules, ses marchés et ses pashminas, sur fonds de menaces terroristes. Mais ils fréquentent cependant avant tout l’ambiance feutrée et privilégiée des grands hôtels et autres centres culturels de Trivandrum, dans le sud de l’Inde.
Réalisatrice et intellectuel
On suit d’abord Charlotte Greene, une réalisatrice de 47 ans vivant à New-York, mariée et mère de deux enfants. Elle est préoccupée par ses huit kilos en trop qui la rendraient invisible aux yeux des hommes. En marge du festival elle se rend à Cochin, sur les traces de son ancienne meilleure amie. Elle tente d’en apprendre plus sur cette dernière dans cette ville où elle a vécu.
Roland Weinberg est quant à lui un intellectuel, professeur à Sciences-Po Paris, attiré sexuellement par les nombreuses femmes qui croisent son regard. Il retrouve à Chennai la seule femme de sa vie qui l’ait quitté. Cet homme vieillissant jouit surtout de sa relation avec Renata, une belle Italienne qui l’a suivi pour ce voyage. Il apprend rapidement qu’elle est enceinte…
Klaxon, épices et ordures
Autre profil, Raphaël Eleuthère est un romancier parisien quarantenaire et un peu étourdi, « une sorte de professeur Tournesol écrivain ». Cet homme séduisant aux yeux verts porte toujours les œuvres complètes de Rimbaud dans sa poche. Il décrit une Inde très sonore : « les coups de klaxon, les voix, la musique – du mouvement – le flux des piétons, la danse des rickshaws – et des odeurs – les épices, le pain chaud, les ordures, la merde. » Il va retrouver par hasard Géraldine Legac, qui était amoureuse de lui quand elle était enfant.
Celle-ci dirige l’Alliance française de Trivandrum, et elle est responsable de ce festival. Elle organise non sans peine l’emploi du temps de tout ce petit monde : rencontres, cocktails, etc. Elle-même travaillait dans une bibliothèque à Caen deux ans plus tôt avant de rencontrer son mari indien. Au final le festival lui-même se révèle être un fiasco à la suite d’un problème technique. Qu’importe, il a servi de prétexte aux personnages pour qu’ils se rencontrent, échangent et se découvrent.