Le torchage du gaz, c'est une pratique qui perdure sur les forages pétroliers. Mais certains pays d'Afrique commencent à hausser le ton envers les compagnies pétrolières...
Oui, le torchage, vous voyez, ces immenses flammes qui sortent des cheminées, des torchères, c'est une logique économique facile à comprendre, mais aberrante du point de vue du développement humain, et du point de vue écologique. Quand on cherche du pétrole, on trouve aussi du gaz, dans le sous-sol. Seulement ce gaz, le plus souvent, on le brûle, sur place, pour rien. Et si on s'en débarrasse, c'est que ce serait plus cher de l'exploiter, d'en faire une source d'énergi, pour les populations locales par exemple.
Quelques chiffres pour comprendre ce que c'est que le torchage :
C'est 150 milliards de mètres cubes de gaz qui partent en fumée en un an. Cela représente un tiers de la consommation annuelle de gaz des Européens. En Afrique, rien qu'en Afrique, 40 milliards de mètres cubes, la moitié de ce que consomme tout le continent. On brûle sur place les 3/4 du gaz qu'on trouve. Et dans l'atmosphère, pour les gaz à effet de serre, c'est une vraie catastrophe. Près de 400 millions de tonnes de CO2 par an. C'est ce qu'on obtiendrait comme réduction de gaz à effet de serre si on appliquait à la lettre le protocole de Kyoto.
Mais au Nigéria, au Congo, on parle d'interdire le torchage ?
Oui, mais le discours n'est pas très ferme. Le Congo donne maintenant deux ans aux multinationales qui exploitent le pétrole sur place pour récupérer le gaz et l'utiliser dorénavant pour faire de l'électricité dont les congolais ont bien besoin. Le Nigéria devait tout interdire au 1er janvier dernier, mais il a reculé au dernier moment. Il propose aux compagnies pétrolières d'attendre qu'on fixe de nouvelles règles.
L'info en plus : au Nigéria, les deux tiers des 140 millions d'habitants vivent dans la pauvreté, alors que le torchage, c'est un manque à gagner de 2 milliards d'euros pour le pays.