C'est la presse économique espagnole qui le raconte. En ce moment, en Espagne, on débranche des éoliennes la nuit, pendant les heures creuses. Tout simplement à cause de la crise.
Oui, le mois dernier, la consommation électrique en Espagne a chuté de 13%. 13%, c'est énorme. Ce sont des usines qui tournent au ralenti ou qui mettent la clé sous la porte. Et du coup, voilà que l'Espagne se retrouve à produire trop d'électricité. La demande n'est pas assez soutenue. Et du coup, elle débranche des éoliennes, la nuit, aux heures creuses, quand les usines sont fermées et que la consommation est au plus bas.
Alors évidemment, c'est paradoxal de déconnecter la source d'énergie la plus propre. Sauf que techniquement, on en voit pas comment faire autrement. Vous imaginez, pour stopper une centrale thermique ou pire encore, nucléaire. Ca ne se décide pas du jour au lendemain. Il faut des heures et parfois des jours, voire des semaines, pour remettre en route. Alors qu'avec des éoliennes, on appuie sur l'interrupteur et c'est fini.
En France, ça pourrait nous arriver ?
Dans le contexte actuel, non. D'abord, notre consommation électrique est identique, en ce début d'année, à celle de 2008. On n'a pas les effets d'une crise de grande ampleur, comme en Espagne. Et puis, nous, on a aussi beaucoup moins d'éoliennes que les Espagnols. Chez eux, c'est 15% de la production. Chez nous, 1%. C'est une production électrique qui se développe, beaucoup. L'éolien a été multiplié par 14 en 5 ans mais on parle encore de toutes petites proportions par rapport au nucléaire.
Et puis l'Espagne, c'est ce qu'on appelle une péninsule énergétique. Elle est isolée, géographiquement contrairement à nous, elle n'a pas quatre, ou cinq, ou six voisins, auxquels elle peut vendre son surplus. Elle n'a, à peu près, que nous, en passant par les Pyrénées. Et voilà pourquoi les pales des éoliennes espagnoles tournent dans le vide la nuit.
L'info en plus : et d'ailleurs, depuis janvier, c'est nous qui achetons de l'électricité à l'Espagne alors qu'habituellement, c'est le contraire.