Nicolas Sarkozy a annoncé mardi des mesures pour donner un nouvel élan à la filière bois. Il y a bien sûr le bois pour construire les maisons, ou pour isoler les bâtiments. Mais il y a aussi le bois pour faire de la co-génération bio-masse. C'est une nouvelle façon de fabriquer de l'électricité. Une centrale à bio-masse, c'est tout simplement une chaudière, dans laquelle on peut mettre du bois. Parfois de la paille, des déchets agricoles, des noyaux d'olive, ce qu'on veut... tout ce qui est biodégradable et qui brûle. Et ce qui brûle, la source d'énergie, c'est ça qu'on appelle la bio-masse.
Cette chaudière, qu'est-ce qu'elle peut fabriquer ? De la chaleur bien sûr. Si elle ne fait que de la chaleur, même si c'est pour des dizaines ou des centaines de logements, vous voyez bien, c'est une chaudière collective. Mais certaines de ces chaudières sont, en plus, couplées à une turbine qui, elle, fabrique de l'électricité. Dans ce cas-là, 2 productions : de la chaleur et de l'électricité, on appelle cela la co-génération. Et si on met du bois dans ces centrales, on a à la fois un débouché pour les sylviculteurs, et de l'électricité d'origine renouvelable qu'on revend à EDF... Eh bien Nicolas Sarkozy vient d'annoncer que le prix de rachat par EDF va être doublé ou triplé, ce qui va enfin rendre la filière viable.
Mais est-ce qu'en France, la co-génération bio-masse existe ? Je vais vous dire la vérité. Non. Il y a une dizaine de centrales, installées dans des papèteries, qui mettent dans les chaudières des résidus de bois. 300 mégawatts installés, cela fait 0,003 % de l'électricité d'origine renouvelable. C'est vraiment insignifiant. Mais il en faut 7 fois plus dans 10 ans. C'est l'objectif Grenelle. Autant vous dire que les acteurs des énergies renouvelables sont ravis, ce matin, qu'on leur donne enfin les moyens de faire naître la co-génération bio-masse.