La surpêche ne ralentit pas en Europe, les stocks de poissons continuent de s'effondrer. Et l'une des raisons, c'est qu'il y a trop de bateaux de pêche, pour trop peu de poisson.
Oui, c'est le constat même de la Commission européenne, un échec avoué dans un livre vert qu'elle a publié il y a un mois. Presque tous les stocks sont surexploités, deux tiers des espèces sont en déclin. Evidemment le thon rouge en Méditerranée, on est en fin de saison pour le thon rouge. Les quotas seront atteints dans quelques jours mais aussi pour le cabillaud ou la sole, par exemple.
Mais, tout ca, ça va changer. C'est un gros dossier des prochains mois pour l'Europe. La commission Barroso trace déjà les premières pistes de ce qui permettrait une gestion plus saine, préservant et les espèces, et la rentabilité de la filière pour les marins pêcheurs. Ce qui va se discuter demain en Europe, au nouveau Parlement, et au conseil des ministres, c'est un pouvoir accru au comité scientifique de la pêche, des plans de pêche à long terme et une vraie baisse des captures totales par espèces, si les scientifiques le préconisent.
Et comment on se répartit les captures, les quotas, donc ?
Actuellement, répartition par pays. Ca se négocie entre ministres dans une ambiance très théâtrale chaque année, en décembre, à Bruxelles. Mais comme l'idée, c'est d'être moins généreux demain avec les captures, la Commission suggère qu'on fixe à l'avenir les quotas par bateau. Quotas individuels. Avec l'espoir que les pêcheurs soient plus responsabilisés et si les quotas sont individuels, ceux qui ne les utilisent pas, ou pas totalement, pourraient les revendre aux plus gros bateaux, aux plus rentables. Et c'est comme ça, la Commission le dit, qu'on va parvenir à réduire le nombre de bateaux.
L'info en plus : une consultation est en cours auprès de tous les acteurs de la pêche. Synthèse prévue à l'automne.