La France est coupable de non-assistance à espèce en danger envers un charmant petit animal qui se nomme le grand hamster d'Alsace. La Commission européenne vient de lancer une procédure contre notre pays parce que nous n'avons pas su protéger ce rongeur menacé d'extinction.
C'est le principe de la protection de la biodiversité sur tapis vert. Ce rongeur d'une vingtaine de centimètres est en danger, et cela on le sait depuis une vingtaine d'années. Or, l'obligation de protéger la nature ne vient pas d'apparaître dans le Grenelle de l'environnement. Cela fait tout de même 17 ans que nous sommes censés appliquer la directive européenne dite "Habitat" et donc protéger l'habitat de notre faune. Avec le grand hamster, c'est franchement raté. C'est aujourd'hui l'un des mammifères les plus menacés d'Europe, selon Bruxelles. Difficile de savoir combien il en reste, peut-être 300, peut-être 500, mais il en faudrait 1.500 pour sauver l'espèce. En fait, on compte les terriers. Il en reste 160 contre 1.200 en l'an 2000, alors que le grand hamster pullulait vraiment au XXe siècle. L'Europe nous avait déjà assez sévèrement tiré les oreilles il y a deux ans. Du coup, le ministère de l'Ecologie a mis en place un plan de protection, mais Bruxelles constate aujourd'hui - et nous le voyons bien - que ce plan est insuffisant. On a fait au grand hamster une réserve de 3.500 hectares, il en aurait fallu 240.000.
Qu'est ce qui met précisément en danger ce grand hamster ?
Tout d'abord, les villes qui s'étendent, évidemment, mais aussi et surtout de mauvaises pratiques agricoles. Le grand accusé, c'est le maïs, car le grandes plaines d'Alsace en sont couvertes. C'est devenu une monoculture. Il faudrait peut-être imposer que les cultures tournent, d'une année sur l'autre. Dans le maïs, le hamster ne trouve aucun abri et aucun couvert végétal au moment où il doit se reproduire. Donc, il lui faudrait, pour se protéger, du fourrage - plutôt du blé - et de la luzerne. En clair, il faudrait retrouver la variété des cultures d'antan. La France risque 100.000 euros d'astreinte par jour si elle ne se conforme pas aux injonctions de Bruxelles.