La revue de presse d'Emmanuel Maubert

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy, "cyber-président".

Ce matin, la presse s’intéresse au "cyber président" que souhaite devenir Nicolas Sarkozy.

C’est même "une enquête sur le président 2.0" que nous propose le magazine L’Express cette semaine. Il paraît que c’est en effet l’évènement du moment : depuis lundi dernier, Nicolas Sarkozy a une nouvelle page sur Facebook, le fameux réseau social où on peut se faire plein d’amis. L’Express explique que ce sont les conseillers de l’Elysée qui sont à la manœuvre. L’objectif étant de "montrer la vie de l’homme, derrière le président". Une vie plus décontractée, sans protocole. Et Franck Louvrier, le conseiller en communication du chef de l’Etat, est tout fier d’expliquer la différence entre la page privée de Facebook, et le site officiel, Elysée.fr. Sur Facebook, dit-il, "on verra le président sans cravate, alors que sur Elysée.fr, il en aura une". La modernité passerait donc par l’absence de cravate. Il suffisait d’y penser ! On notera toutefois que dans la fameuse vidéo de Femme Actuelle, où Nicolas Sarkozy s’est invité à l’entretien qu’accordait sa femme à quelques lectrices du magazine, il portait bien une cravate. Une vidéo qui fait, en tout cas, un vrai "buzz" sur internet, et qui est reprise sur la page Facebook de Nicolas Sarkozy. Pour les stratèges de l’Elysée, il s’agit donc de faire moderne, même si, souligne L’Express, il y a encore du boulot. Par exemple, outre le fait que le chef de l’Etat ne parle pas bien anglais, il n’a pas d’ordinateur sur son bureau (contrairement à Barak Obama, orfèvre en matière de nouvelle communication). Cela dit, Le Parisien/Aujourd’hui en France confirme : "Le président veut séduire les jeunes", et c’est pourquoi son déplacement dans un lycée de Massy, hier, s’est fait sous l’œil des seules caméras du site "lycéepourtous.fr", un site quasi officiel, lancé par le chargé de mission sur la réforme des lycées, désigné par le gouvernement. "Pour parler aux jeunes, rien de tel qu’une bonne vidéo sur internet" écrit Le Parisien. C’est vrai, mais ce genre de déplacement, "en immersion, sans faire de bruit et avec une petite escorte", comme le note Le Figaro, cela permet aussi de "ne pas être chahuté, avec une sécurité allégée pour éviter toute mauvaise surprise", explique Le Parisien.

Les jeunes sont donc à reconquérir, selon la presse...

Sur la question des lycées, mais peut-être aussi sur la question de l’Europe. France Soir rappelle ainsi que lors des dernières européennes, "77% des 18/24 ans s’étaient abstenus".

Le scrutin européen du 7 juin prochain, qui est attendu, notamment par François Bayrou.

Le Président du Modem apparaît un peu comme l’empêcheur de tourner en rond. Il serait même, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France "dans le viseur, en ligne de mire" de Sarkozy. Et dans Le Figaro ce matin, Maurice Leroy, ancien compagnon de route de Bayrou, rallié depuis à Sarkozy, et qui est aujourd’hui porte-parole du Nouveau centre, Maurice Leroy assassine littéralement le président du Modem. Sous couvert d’une critique d’"Abus de pouvoir", le livre de François Bayrou, Leroy parle d’un François Bayrou égocentrique et isolé. "Dans son exercice solitaire de l’opposition", poursuit Maurice Leroy, "François Bayrou ne propose rien. Où sont les propositions du Modem ? Quelles solutions propose-t-il pour sortir de la crise ? Rien !". Le Parisien de son côté s’amuse à recenser tous les surnoms, assez gratinés, dont les proches de Nicolas Sarkozy affublent François Bayrou. Cela va de "l’invertébré" au "caméléon populiste", en passant par "un Le Pen light" ou "un procureur stalinien".

La presse évoque également ce matin le projet de réforme des Cours d’Assises.

C’est "une réforme pour une justice plus efficace", se félicite Le Figaro, en soulignant les avancées que seraient le plaider-coupable à l’anglo-saxonne ou la faculté de faire appel pour les victimes. Pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, c’est même "une révolution qui est en vue dans les Cours d’Assises". Mais notre confrère donne la parole au Président de la Cour d’Assises de Paris, qui, pour le coup n’est pas d’accord du tout avec la réforme. Pour Dominique Coujard, "on s’achemine vers une privatisation de la justice". Il trouve "invraisemblable qu’on propose des réformes qui sacrifient la recherche de la vérité, dans le seul but de faire du rendement". Et dans Le Figaro, Gilles Latapie, qui avait présidé les Assises des Ardennes lors du procès Fourniret, redoute "l’avènement d’une tyrannie de l’affectif".

On termine avec un détour par l’Allemagne et les révélations de la chancelière Angela Merkel.

Des révélations faites à la télé allemande, et que nous détaille Le Figaro ce matin. Angela Merkel, qui a grandi en Allemagne de l’Est, raconte ainsi avoir été approchée par la Stasi, après un entretien d’embauche pour un travail d’assistante de prof de physique. Juste après cet entretien, on la conduit dans une pièce où elle est censée se faire rembourser ses frais de déplacement, mais un officier de la Stasi l’y attend et lui propose de collaborer. Angela Merkel décline cette offre, en expliquant qu’elle est trop bavarde, et qu’elle ne sait pas tenir sa langue. Du coup, la Stasi n’a pas insisté, et c’est ainsi que la future chancelière de l’Allemagne réunifiée n’a pas travaillé pour la police politique de la RDA. Et puis, autre petit détail de la vie de Mme Merkel, le 9 novembre 1989, le jour où le Mur est tombé, elle était au sauna, avec une copine. "Comme tous les jeudis". Mais très vite, juste après le sauna, elle est allée boire une bière du côté ouest de Berlin. Une bière pour fêter la liberté retrouvée.