Alors que l’on parle beaucoup ce matin de ces nouvelles séquestrations de patrons, dans la presse, des ouvriers se sont mis en grève pour réclamer le retour de leur patron !
C’est le journal L’Humanité qui raconte ça. Cette histoire, assez étonnante, se passe au Mans, dans la Sarthe. Nous sommes chez CBM (Cars et Bus Maintenance), une entreprise spécialisée dans les pièces de rechange pour autobus et tramways, et depuis le 8 juillet dernier, les 45 salariés de CBM étaient en grève illimitée. Tous, sans exception, réclamaient la réintégration de leur patron, Alain Fauconnet, qui venait d’être limogé. "C’est quelqu’un de bien, d’humain", affirme le porte-parole des salariés. L’actionnaire principal de CBM est une filiale de la "fameuse" banque d’affaires Natixis, et, explique L’Humanité, Alain Fauconnet avait été licencié pour "graves divergences stratégiques" avec cet actionnaire. Le patron avait, en effet, eu le tort d’initier une démarche de rachat de son entreprise avec le concours du personnel. La filiale de Natixis envisagerait en effet de revendre CBM, et la perspective d’une reprise par le patron et ses salariés, cela aurait été, je cite, "un obstacle à la maximisation du prix de vente". En clair, Natixis aurait vendu moins cher qu’escompté. 10 jours de grève plus tard, finalement, Alain Fauconnet a été réintégré. Les salariés ont repris le travail et l’Humanité titre sur cette "rébellion inédite". Il est en effet assez rare de voir des ouvriers se mettre en grève pour défendre leur patron.
A propos de patron, de plus en plus de français deviennent, justement, leur propre patron. Ce sont, ce qu’on appelle, les "auto entrepreneurs".
Le Figaro, en Une, se félicite ainsi de cet "engouement des français pour la création d’entreprise". Avec "l’effet spectaculaire" de ce statut d’auto entrepreneur, mis en place le 1er janvier dernier, 182.000 français ont déjà adopté ce statut. "La création d’entreprise est largement dopée par le régime de l’auto entrepreneur" confirme La Tribune. Mais, (car il y a un mais), Philippe Mabille, dans la même Tribune, souligne que "ces bébés entrepreneurs sont surtout des enfants de la crise. 6 créateurs sur 10 sont ainsi d’anciens chômeurs, qui n’ont pas forcément réussi à trouver un travail salarié". Autrement dit, si il n’y avait pas autant de chômeurs, il n’y aurait sans doute pas autant d’auto entrepreneurs. Et le Figaro, qui parle de l’auto entreprise comme d’une "arme anti crise", apporte aussi un petit bémol en notant "que ce statut d’auto entrepreneur peut gonfler artificiellement le nombre de créations d’entreprises, car prés d’un tiers des personnes qui ont opté pour ce dispositif, sont des salariés, pour qui l’auto entreprise n’est qu’une activité complémentaire". De quoi, en fait, arrondir les fins de mois, mais bon, ne faisons pas la fine bouche. Comme le dit la Tribune, ce matin, "l’auto entreprise, c’est l’une des rares satisfactions du gouvernement sur le plan économique" !
Dans la presse, à nouveau, la grippe A.
Alors qu’hier, les journaux se voulaient rassurant, Le Parisien/Aujourd’hui en France met ce matin en avant "les craintes des médecins, d’être débordés". Dés demain, ce sont les généralistes qu’il faudra aller voir en cas de symptômes, or, estime Le Parisien, "les praticiens ne sont pas encore prêts à gérer un afflux de patients". "Les généralistes sont inquiets", écrit notre confrère, qui a même rencontré un médecin du XV° arrondis-sement de Paris qui dit "craindre une panique dans les salles d’attente", et qui a décidé "de recevoir les patients susceptibles de souffrir de la grippe A, en dehors des heures habituelles de consultation", pour éviter la propagation. En écho à ces craintes, je vous renvois au Canard Enchainé qui estime que les déclarations du gouvernement et notamment de Roselyne Bachelot sur les stocks de vaccins (94 millions de doses), tout ça, c’est surtout de la comm’ (de la communication), car les vaccinations ne devraient pas débuter avant octobre (tout simplement car les doses ne seront pas prêtes avant), et la campagne de vaccination devrait s’étaler jusqu’en janvier. Le problème, c’est que le pic de la pandémie risque donc de se produire avant que le gros de la population n’ait été vacciné. Bref, "un milliard d’euros pour des vaccins qui risquent d’arriver bien tard, cela fait cher la seringue !", persifle Le Canard.
Et pour finir, une information essentielle : les filles abandonnent le monokini.
"Le monokini, c’est fini". Un titre choc dans Le Parisien. Il parait que sur les plages, se mettre seins nus, c’est devenu ringard. Les seins nus, "ça n’est plus à la mode", du moins chez les jeunes filles. Elles laissent ça, "aux vieilles", c’est ce qu’elles disent dans le journal, je n’invente rien. Avant, se mettre sein nu, c’était un moyen de revendication sur le thème, soixante-huitard, de "c’est mon corps, j’en fais ce que je veux". Mais donc aujourd’hui, être topless, c’est dépassé. A Bormes-les-mimosa, dans le Var, cet été, il n’y aurait que 2% des femmes qui seraient seins nus sur la plage. Vous voyez, finalement, vous avez bien fait de rester à Paris cet été : y’a plus rien à mater sur les plages !