Avant de re-parler de la grippe A, un détour par la Grande-Bretagne avec cette histoire étonnante d’un malade, que les médecins ont laissé mourir.
Il s’appelait Gary. Il avait 22 ans, et il vient donc de mourir des suites d’une cirrhose du foie. C’est le journal Le Parisien/Aujourd’hui en France qui relate ce qui fait la Une des journaux, à Londres. Gary aurait ainsi pu être sauvé, grâce à une greffe du foie (il y avait un taux de 75% de chances de survie), mais cette greffe lui a été refusée, car Gary ne pouvait pas assurer qu’il ne reboirait pas, après l’intervention. Le passé de Gary est lourd, il est vrai. Son 1er verre de vodka, il le boit à 11 ans. Ses parents viennent de divorcer, raconte Le Parisien. Milieu modeste, biture quotidienne. A 16 ans, il est renvoyé de son stage d’apprentissage, à cause de l’alcool et, jusqu’à cette cirrhose du foie, ce sera vodka, tous les jours. "Les médecins de l’hôpital University College de Londres affirment n’avoir jamais vu une cirrhose aussi violente, chez un garçon si jeune". Ces mêmes médecins qui vont lui refuser la greffe, car, disent-ils "Gary pourrait faire un mauvais usage de son nouveau foie". Autrement dit, les risques qu’il reboive sont trop grands, et ça ne vaut pas la peine de l’opérer. Gary est donc mort le week-end dernier.. Mais Le Parisien note qu’en Grande-Bretagne, les Gary sont ne sont pas rares, car là-bas, l’hôpital refuse souvent de soigner les cardiaques ("pourquoi faire un pontage sur des gens qui ne mènent pas une vie assez saine" ?). Dans le comté du Suffolk, peut-on lire, les obèses n’ont plus le droit aux prothèses de la hanche ou du genou. Il est aussi question des personnes âgées, atteintes par un cancer, qui sont considérées comme "non opérables, car la durée des bénéfices d’une opération est forcément limitée par l’âge". Et Le Parisien nous apprend que cette politique de "tri des malades", est soutenue par la Ministre britannique de la santé.
On en arrive donc à la grippe A, avec la visite d’une salle très spéciale, ce matin.
C’est en quelque sorte le bunker de l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, à Genève. C’est toujours dans Le Parisien, qui nous propose donc de nous rendre dans cette SHOC Room. C’est ainsi que l’on appelle cette salle de gestion des grandes crises sanitaires. S.H.O.C. pour Strategic Health Operation Center, centre d’opérations stratégiques pour la santé. Chaque jour, les spécialistes de la grippe A s’y réunissent pour faire le point sur l’avancée de la maladie dans le monde. "Située sur deux niveaux, à l’entresol et au sous-sol" du bâtiment de l’OMS, cette Shoc Room "ressemble à s’y méprendre à un centre de commandement militaire. Les uniformes en moins", écrit Le Parisien. C’est là, en tout cas, que "les ultimes décisions en cas de grandes crises sanitaires sont prises". Ce fût le cas lors du "tremblement de terre en Chine, l’année dernière. Lors de l’épidémie de choléra au Zimbabwe en janvier ou lors des résurgences de fièvre Ebola au Congo et aux Philippines en début d’année". "C’est ici qu’ils traquent les virus", titre notre confrère.
Cette grippe A qui pourrait avoir des conséquences sur l’économie mondiale.
C’est le journal Les Échos qui le redoute.. "La grippe pourrait retarder la sortie de l’économie mondiale de la crise". Et Yves Bourdillon, pour illustrer son article, est sans doute allé puiser dans son Que Sais-je sur la mythologie grecque, en écrivant, je cite, que "comme les navires qui échappaient au tourbillon de Charybde pour se fracasser sur les rochers de Sylla (c’est l’expression, tomber de Charybde en Sylla), l’économie mondiale va-t-elle ne sortir de la récession que pour rechuter à cause de la grippe A à l’automne ?". C’est vrai que cette grippe vient "polluer" si je peux dire, la bonne nouvelle de la hausse de la consommation des ménages. "Les français retrouvent le goût d’acheter", estime La Tribune, tandis que Le Figaro souligne que "Les Français continuent à consommer malgré la crise", et ce, "à la grande surprise des économistes". Mais le même Figaro estime que "c’est maintenant que les choses pourraient se gâter", non pas à cause de la grippe, en fait, mais parce que "les experts redoutent un affaissement des dépenses avec le retour prévisible de l’inflation et la poursuite de la hausse du chômage".
On va terminer avec vraiment tout autre chose, et un détour par le Festival d’Avignon.
Comment ne pas évoquer en effet cette pièce dont nous parle Libération ce matin, page 25. Déjà la photo nous a tiré l’œil, avec ces corps d’hommes et de femmes, totalement nus, glissant sur la scène du Cloître des Célestins. Et puis le titre de Libé : "Une tendresse en quéquette de sens". Alors, tout ça demande un peu d’explication. Les comédiens sont donc tout nus, et la pièce du québécois Dave Saint Pierre s’intitule (je vous jure que c’est vrai !) "Un peu de tendresse, bordel de merde". Libération met en avant, je cite, "les vertus rafraîchissantes" de ce spectacle, où les artistes, nus, descendent de scène et "foncent au milieu des spectateurs, frottent leurs fesses rebondies au nez des uns, se vautrent sur les autres et se tirent la quéquette". Si ça vous dit c’est donc à Avignon : "Un peu de tendresse, bordel de merde", au Cloître des Célestins, à 22h.