Ce matin, un visage revient sur quasiment toutes les Unes des quotidiens.
Ce visage, couvert d’un foulard aux dessins géométriques, c’est celui de Clotilde Reiss. Le Figaro, Libération, Le Parisien, (entre autres) ont choisi de mettre sur leur 1ère page une photo de la jeune française, lors de son procès, à Téhéran, samedi. Plus qu’un procès, c’est surtout "une parodie de justice" lance Libération, qui explique que "le régime iranien, en mal de légitimité, organise des procès spectacles avec charges fantaisistes et "aveux" contraints des accusés". "Procès spectacle", le terme revient également dans Le Figaro, alors que Le Parisien, parle lui "d’une sinistre farce". Dans Ouest France, Didier Eugène estime que "ce procès est monté de toutes pièces". C’est vrai que "depuis Staline et Mao on n’avait plus assisté à cette forme de justice collective et expéditive, où le mea culpa tient lieu de preuve", écrit pour sa part, Michel Vagner dans L’Est Républicain. François Sergent dans son éditorial de Libération ne dit pas autre chose, en parlant "de procès bidons, qui rappellent les pires mascarades du communisme". Des procès, ajoute Sergent, "qui ne sont que le dernier avatar d’un régime qui sait avoir perdu sa légitimité, et qui recherche des coupables". L’Humanité pour sa part ne fait pas référence aux procès de Moscou (on est un quotidien communiste ou on ne l’est pas !), mais c’est la comparaison avec l’Inquisition espagnole qui est mise en avant. Et L’Humanité estime qu’à Téhéran, "les tribunaux se réunissent et jugent comme les mauvais bouchers coupent la viande : sans respect et sans retenue". Alors, Ahmadinejad et les siens, sont-ils de mauvais bouchers ? En tout cas, "c’est un régime aux abois", note Yves Thréard du Figaro. Un régime "qui entend montrer au monde qu’il continue à tenir l’Iran d’une main de fer". Mais, prévient l’éditorialiste du Figaro, "Ahmadinejad et sa clique, sont en sursis". Le Parisien confirme d’une certaine façon, en évoquant "la fébrilité d’un régime contraint de trouver des boucs émissaire étrangers, pour tenter de discréditer le puissant mouvement populaire qui conteste la réélection de Mahmoud Ahmadinejad". Dans le même Parisien, Bernard Kouchner parle d’allégations fallacieuses, pour évoquer les accusations dont fait l’objet Clotilde Reiss. Et le Ministre des Affaires Etrangères confirme que l’Ambassade de France à Téhéran a reçu la consigne "d’ouvrir sa porte aux manifestants poursuivis", qui chercheraient refuge. "C’est notre tradition démocratique", affirme Bernard Kouchner.
Les journaux reviennent également sur la personnalité de Clotilde Reiss.
C’est "une passionnée d’Iran", note Le Figaro. "L’Iran, c’est même sa deuxième maison", explique une de ses amies, et notre confrère rappelle que cette passion lui vient de sa nourrice d’origine persane. C’est elle, qui l’a élevée "au rythme des douces syllabes de la langue farsi". Cette nourrice qui a pris la place de la mère, que "Clotilde a perdu quand elle était encore très jeune", précise Le Parisien, qui souligne que "son profil n’est pas celui d’une espionne". Et un proche de la jeune française ajoute que "ce qui lui arrive est aberrant. On a le sentiment qu’ils ont pris le plus petit poisson qu’ils pouvaient prendre".
On quitte l’Iran, pour revenir à des préoccupations franco-françaises, avec cette question : les pompiers coûtent-ils trop cher ?
C’est le journal La Tribune qui s’interroge de la sorte. Les pompiers coûteraient-ils trop cher à la collectivité ? C’est en tout cas ce que sous-entend un rapport de 3 députés (2 UMP et un socialiste). "Le coût des services départementaux de lutte contre les incendies aurait ainsi augmenté de 245% en 10 ans". Le nombre de sapeurs aurait également augmenté. "De 29 000, on serait passé à 38 000", alors que dans le même temps, selon ce rapport, "le nombre d’intervention n’a augmenté que de 5%". Ce rapport est évidemment contesté par les intéressés. Le Président de la Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers, parle ainsi d’un texte "bâclé et dangereux". La Tribune précise que ce rapport a été publié en juillet dernier, mais comme c’était au plus fort des incendies de forêts, "il n’a pas fait l’objet d’une grande médiatisation".
On termine avec une conséquence inattendue de la crise.
Qui dit crise, dit crise immobilière. Et qui dit crise immobilière, dit peu de ventes et peu d’achats, et donc peu de déménagements ! La filière déménagement est confrontée "à un été périlleux" titre Le Figaro économie, car les professionnels s’attendent à "une vague de dépôts de bilan à partir de septembre". La baisse d’activité du secteur pourrait ainsi atteindre 40% pour les PME, qui constituent l’essentiel des sociétés de déménagements. Et donc, bon nombre d’entre elles pourraient mettre la clé sous la porte. La faute donc à la crise, et puis, quand les français déménagent, explique Le Figaro, "par souci d’économie", ils louent, de plus en plus, un camion, et font appel aux copains pour leur donner un coup de main. Le Figaro parle donc "d’un été meurtrier" qui risque fort de toucher les déménageurs.