La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Glamour, paillettes et cinéma... Les Unes de la presse sont cannoises en ce jour d'ouverture du célèbre festival.

La Croisette, destination idéale pour nous faire oublier la crise, selon France-Soir.

Il n’y a que Libé pour se demander si la crise économique sera la star du 62ème Festival. Les paillettes seront plus light : un loueur de yachts avoue des demandes de locations en baisse. Et le richissime magazine américain Vanity Fair annule sa party, tradition très prisée des stars. On s’en moque, on n’est pas invité. Moins de champagne, d’après les commandes enregistrées à Cannes, plus de rosé, mais on en fait de très bons dans la région. Pas du mélange rouge-blanc, du vrai rosé issu d’une vinification respectueuse de cépages de choix. J’insiste sur ce point pour glisser le gros titre du Canard Enchaîné à propos de Bruxelles qui impose le faux rosé : Jean-Louis Borloo réclame un plan Vigipicrate ! Que vient faire Jean-Louis Borloo ici ? Ce n’est pas son dossier. Cannes... Des émotions, des frissons ! se réjouit L’Alsace. "Enfin un Festival excitant", selon Le Parisien. Et le bonheur de voir partout dans la presse Isabelle Huppert. Un vrai régal. Présidente, c’est un peu l’apothéose d’une longue histoire entre elle et le Festival de Cannes : Isabelle Huppert a dû participer depuis 30 ans aux trois-quarts des festivals, notent Les Inrockuptibles qui titrent : "Au nom d’Huppert". Huppert dans Télérama, dans Libé, dans Première dont elle est la rédactrice en chef et où elle dialogue avec Sean Penn, président l’an dernier. Oui un régal chaque fois car la comédienne a donné un tour "exigeant" à sa carrière, comme le rappellent Les Echos. Elle est aussi une formidable "théoricienne" de son travail, rappelle Télérama. Donc elle parle, elle parle volontiers de son métier en répondant à nos confrères. Et soudainement, elle crie ! Appelle quasiment au secours. Une souris vient de passer en trombe le long de la plinthe qu’elle fixait en cherchant le mot juste. La scène se passe dans un hôtel, pas encore le Carlton on imagine ! Jouer ne me pose aucun effort, explique t-elle dans Télérama, dans la mesure où cela se produit dans un état de concentration extrême, qui confine au vide. Libé a rencontré Isabelle Hyper Huppert sur le campus de la fac d’Amiens, où elle tournait ce week-end encore des scènes de Copacabana, réalisé par Marc Fitoussi (rien d’une superproduction, mais l’action n’est pas censée se dérouler à Copacabana, le campus d’Amiens aurait du mal à faire illusion). Isabelle Huppert confie dans Télérama qu’elle entend souvent : "On ne vous imaginait pas si petite". "Beaucoup d’acteurs et d’actrices sont petits. Sans doute parce qu’il est facile de paraître grand quand on est petit, et pas l’inverse. Dans la vie, j’aimerais avoir quelques centimètres en plus, mais pour jouer, non". Actrice également très présente sur scène, Isabelle Huppert est en pleine lumière alors que disparaît un grand maître du théâtre : Roger Planchon.

Metteur en scène, auteur, acteur, comédien, il est mort dans sa 78 ème année d’une crise cardiaque, annonce Le Figaro.

Il y a quelques semaines à peine, il jouait à Paris. Paraissait en grande forme, débordant de projets. Mais ces derniers jours, raconte Armelle Héliot, Roger Planchon s’est senti fatigué. Hier après midi, alors qu’il lisait une de ses dernières pièces à l’une de ses amies, Roger Planchon s’est senti épuisé, s’est allongé, est mort. "Une belle fin, très théâtrale", commente Armelle Héliot.

Retour à la crise économique, qui n’a pas disparue des Unes.

Les déficits explosent. Et La Tribune nous le dit : les impôts vont suivre. En Europe, la dette publique va grimper de près de 10 points cette année selon le FMI. Du jamais vu depuis le deuxième choc pétrolier. Quoi qu’en dise le chef de l’Etat qui proscrit toute hausse d’impôt, avance le quotidien économique, une contre révolution fiscale est en vue. En la matière, le vent nouveau vient toujours de l’Atlantique, du monde anglo saxon. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne viennent d’annoncer un relèvement significatif du taux frappant les ménages les plus fortunés. L’opinion demande qu’on fasse payer les riches. La tolérance vis-à-vis des inégalités et de la richesse s’est affaissée, énumère François Lenglet qui use d’une expression très imagée : à propos de ceux qui devront payer plus, les riches, il parle de la "viande à taxer". Sa démonstration semble le pousser à en faire des "cochons de payeurs".