Les tragédies grecques nous ont appris que le pouvoir est une charge qui ne procure pas nécessairement bonheur et satisfaction.
Bien des hommes politiques arrivés au sommet du pouvoir ont quand même trouvé leur compte mais voilà que le président de la République et son premier ministre font aveu d’abnégation. Etonnante réponse de François Fillon au Figaro qui lui demande un brin perfide : en deux ans, qu’est-ce qui a été le plus dur à Matignon ? Votre mal de dos ou la cohabitation avec Nicolas Sarkozy ? Le premier ministre s’empresse de souligner sa relation de confiance totale avec le président de la République avant d’ajouter : en revanche, c’est vrai que j’ai eu mal au dos ! Mais parler de souffrance quand on exerce les fonctions qui sont les miennes et qu’on s’adresse à des Français qui connaissent des difficultés quotidiennes permanentes, c’est totalement indécent ! Il n’est pas indécent de reconnaître qu’on souffre du dos : même pendant la crise, les Français sont prêts à entendre ce langage de vérité ! Nicolas Sarkozy. Il a reçu à déjeuner il y a 8 jours l’équipe dirigeante du Nouvel Observateur. Jean Daniel raconte : "Une surprise nous attendait dès l’abord : celle de voir un président attaché à convaincre qu’aussitôt après avoir réalisé son rêve il en avait découvert les désenchantements. Il affirme que l’exercice du pouvoir n’a rien à voir avec le bonheur. Il peut satisfaire une intense passion d’agir, de faire, de réaliser, ce qui est passionnant et considérable, mais il ne rend pas heureux !" "Un François Mitterrand n’a pas été victime de cette contrainte", ajoute Jean Daniel.
L’"enfer de l’Elysée" après l’"enfer de Matignon" ?
Pas vraiment, d’abord parce que la personnalité des deux hommes qui s’y trouvent est différente ; on imagine pas que le qualificatif utilisé par Jean Daniel au sujet de Nicolas Sarkozy, "ludiquement impétueux", soit appliqué à François Fillon qui détaille sa politique dans Le Figaro sans faire valoir sa singularité ou jouer sa carte personnelle, autant de "qualités" qui plaident selon Paul-Henri du Limbert en faveur d’un long bail à Matignon. Sauf que la place, "l’enfer de Matignon", en attire d’autres. Reportage dans Paris-Match en Auvergne avec Brice Hortefeux : "En route vers les cimes..." Le ministre des Relations sociales en rêve, affirme l’hebdo. Il ne le dit pas mais Matignon l’attire énormément. Autre ambition revendiquée : Claude Allègre, qui pourrait bien être une prise de gauche de Nicolas Sarkozy lors du prochain remaniement. Il s’y voit déjà, et a dessiné dans Le Journal du Dimanche les contours de son portefeuille à venir : un ministère de l’Innovation, de l’Industrie et du Commerce international. Mais au gouvernement, les ministres en place ne sont pas chauds pour accueillir Claude Allègre, raconte le Parisien : pas moins de 4 ministres avouent, anonymement, leur hostilité : sur le style, sur ses positions sur le réchauffement climatique... Au moment de sa nomination, Valérie Pécresse a accroché dans son bureau du ministère de la Recherche un tableau représentant une femme blonde qui court face au vent. "S’il est nommé, s’amusait-elle à l’époque, il y aura quand même une blonde quand il arrivera dans le bureau...".
Autre femme de pouvoir dans la presse : enquête passionnante sur Angela Merkel...
Double page du Monde sur la chancelière allemande. Sa recette ? Créer le consensus. Dans la fable, face au lièvre, elle serait plutôt la tortue. Sa lenteur est structurelle. Dans un film de Capra, on la verrait bien dans le rôle de Martha, l’un des deux vieilles tantes d’Arsenic et vieilles dentelles, qui avec bienveillance accumulent les meurtres de messieurs en retraite. Et Le Monde de raconter comment elle a éliminé ses rivaux, à commencer par tuer le père, Helmut Kohl, qui n’a rien vu venir. Bilan : au moins 5 cadavres dans la cave d’Angela qui a confié un jour : Je ne suis pas vaniteuse, je sais utiliser la vanité des hommes.
Dans la presse encore...
Les ennuis de Béatrice Dalle avec son mari, le détenu épousé en prison désormais en semi liberté. Le Parisien raconte des disputes violentes et répétées. Et l’offre du loueur de voiture Hertz à ses cadres face à la crise, pour éviter les licenciements : réduisez vos salaires de 5 à 7 et demi % (Hewlett Packard a entrepris une démarche similaire). Libé publie le courrier de Hertz qui parle d’un effort de solidarité. Mais en bas de la lettre, il n’y a pas de case à cocher quand on n’est pas d’accord ! Post scriptum : si pas de réponse de votre part, nous considérons que vous avez accepté.