La rubrique des faits divers à l’école est –hélas-, régulièrement alimentée… La une du Progrès de Lyon en témoigne : "A 12 ans, il menace sa prof avec un couteau". La scène s’est déroulée au collège des Noirettes à Vaulx-en-Velin.
"Ce ne sont pas les hommes politiques qui inventent les faits divers", lançait l’autre jour sur Europe 1 le patron des députés UMP Jean-François Copé. Une partie de la presse note que les initiatives sur la sécurité (aujourd’hui avec Xavier Darcos et Michelle Alliot-Marie, demain avec Nicolas Sarkozy) participent d’un retour "aux valeurs sûres", comme l’écrit Michel Urvoy dans Ouest-France. L’UMP s’inquiète en effet d’un léger tassement des intentions de vote aux Européennes…
Du côté des écoles, on assiste selon Didier Pobel du Dauphiné libéré à un fichu branle-bas de combat. Xavier Darcos veut créer une force mobile, envisage une fouille des élèves suspects et l’installation de portiques de sécurité…
Cinglant, Le Canard Enchaîné choisit en guise de manchette ce jeu de mots, pas évident à la radio :
"Darcos ne rate pas une… çonnerie !" Quand vous entendez sonnerie, il faut lire en fait… malgré le ç, connerie ! Ce n’est pas l’avis du Parisien, très en phase avec le ministre, très "alimenté" aussi avec les infos de l’Education nationale avec un chiffre, et un sondage…
Le chiffre : 251. C’est le nombre de signalements en relation avec des armes recensés (dans et près des établissements scolaires) entre septembre 2008 et mars 2009.
Le sondage : 64% des Français favorables à la fouille, 81% en faveur des portiques et d’équipes mobiles. Sondage réalisé "pour le ministère de l’Education nationale", mais qui montre que Xavier Darcos ne s’est pas trompé en durcissant le ton, souligne Le Parisien qui pour faire bonne mesure montre comment la brigade mobile lancée par le rectorat de Créteil (des profs et des psys, pas des policiers) sait s’occuper des élèves perturbateurs et combien les 23 caméras installées dans le collège des Champs Plaisants à Sens ont été utiles pour réduire les dégradations et le désordre.
A la Une du Parisien, moins que Xavier Darcos (tout de même), c’est Eric Cantona qui triomphe…
"Le phénomène Cantona". L’Equipe annonce "un chef d’œuvre" au sujet de la finale de la Ligue des champions, Barcelone/Manchester United mais Cantona, 12 ans après sa retraite, est toujours le king de Manchester, une idole. Ce que montre très bien Le Monde dans sa page 3. Le mythe est de retour au cinéma, avec Looking for Eric qui sort aujourd’hui. Applaudissements de la critique pour le film de Ken Loach et la reconversion réussie de Cantona, ancien footballeur, acteur qui déclare dans Le Parisien : "C’est important d’avoir des buts".
L’histoire est celle d’un postier déprimé qui revit grâce à un coach dénommé Cantona. Un bémol sous la plume d’Emmanuel Hecht des Echos : il aime la comédie espiègle mais ne comprend toujours pas qu’un cinéaste plein d’humour comme Ken Loach puisse soutenir un parti politique qui en est autant dépourvu : le NPA d’Olivier Besancenot. "L’attachement aux postiers sans doute." Notons que Les Echos traitent sur une page un aspect non traité par le réalisateur britannique : le foot business, Old Trafford en est le temple.
Autre événement du jour, qui pourrait rappeler une soirée cannoise ou un soir de grand match ?
La présence, côte à côte, dans la même équipe, de Ségolène Royal et Martine Aubry. Le déroulé est digne d’une soirée au Festival de Cannes, assure Le Parisien. Déroulé millimétré : les deux femmes feront leur entrée ensemble, 3 minutes de pose pour les photos avant de s’installer au premier rang dans la halle de la Trocardière à Rezé. Elles se sont parlé hier au téléphone, assure Le Figaro (une page sur leur si longue inimitié). Libé raconte les coulisses d’une "complicité radieuse".
Des négociateurs ont réglé les détails sans aller jusqu’à s’entendre sur la question clé : quelle place accorder au parti à Ségolène Royal qui a demandé la présidence de l’Association des régions, celle de la fédération des élus socialistes ou la représentation du PS auprès de l’Internationale socialiste, postes tous occupés, le dernier par... François Hollande. Un détail oublié qui a amusé tout le monde.
Avant les retrouvailles de Rezé, Martine Aubry rendra visite à un producteur laitier du coin : on a même vérifié, dit un de ses amis, s’il n’y avait pas une vache dans le lot qui s’appelle Ségolène...