La France s’est placée de façon spectaculaire il y a moins d’un mois au cœur de "l’arc de crise" où sont concentrés les risques de conflits les plus lourds de la planète.
Façon pour la France de compter sur la scène internationale et d’espérer engranger des contrats commerciaux. Le 25 mai, Nicolas Sarkozy a donc inauguré dans les Emirats Arabes Unis, juste face à l’Iran (pays qu’il avait pris soin de ne pas citer une seule fois), une base militaire, et signé dans le même temps un nouvel accord de défense. Une attaque de l’Iran pourrait dès lors être considérée comme portant atteinte aux intérêts vitaux de Paris. Le contenu du précédent accord signé en 1995 n’avait jamais été rendu public ; celui de l’accord conclu il y a 3 semaines doit l’être en principe mais Le Figaro en révèle la nature, précisant qu’il place Paris au premier rang en cas de conflit avec l’Iran. Le Figaro évoque des "clauses secrètes" qui obligent la France à utiliser tous les moyens militaires dont elle dispose pour défendre les Emirats arabes s’ils venaient à être agressés. "Tous les moyens militaires, c'est-à-dire également l’arme nucléaire s’il le faut", précise Isabelle Lasserre qui modère son propos. "Juste un petit parapluie, dont le manche, bien sûr, reste dans les mains françaises". Mais l’on met notre dissuasion nucléaire à la disposition des Emirats, affirme un officier proche du dossier. Pour l’instant, c’est à l’intérieurdes frontières de l’Iran que montent les tensions. "L’Espoir brisé" : un seul titre pour Libération, La Croix ou L’International Herald Tribune qui constate qu’en une seul journée l’espoir a laissé la place à la colère et au désespoir. En quelques heures, l’étrange liberté qui régnait à Téhéran a été violemment confisquée, témoigne la correspondante de Libé. La fraude électorale. Et la matraque pour ceux qui la dénoncent, résume L’Est Républicain, même s’il ne faut pas sous-estimer une vague islamiste et nationaliste portée par une partie de la population. Le Figaro et La Tribune mettent en avant l’embarras du président américain Barak Obama pris à contre-pied par la victoire d’Ahmadinejad.
Faut-il voir un rapport entre la faiblesse des manifestations syndicales samedi (que L’Humanité est bien obligée de constater) et la relance de l’idée d’un report de l’âge de la retraite ?
L’information figure en quelques lignes dans Sud-Ouest sous la rubrique : "Ca va faire du bruit." Le ministre du Travail Brice Hortefeux a présenté hier le relèvement de l’âge légal de départ (60 ans) comme une piste du débat. Mais l’idée est dans l’air à l’Elysée, d’ailleurs on retrouve les mêmes mots dans la bouche du secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, qui a reçu ces derniers jours des journalistes pour donner les contours de l’intervention de Nicolas Sarkozy devant les Parlementaires réunis à Versailles lundi prochain. "L’âge de la retraite passe à 67 ans dans certains pays, a-t-il expliqué à Solenn de Royer de La Croix. Ce n’est pas notre objectif mais il faudra tenir compte de cette réalité." En fait, devant le Congrès, le Chef de l’Etat va évoquer la vie après 60 ans d’une façon globale (par exemple le financement de la dépendance des personnes âgées), pour ne pas aborder le débat sur le seul âge de la retraite.
Aménagement du territoire et ruralité, réforme des collectivités locales et environnement seront les autres grands thèmes mis en valeur par Nicolas Sarkozy dans une semaine pour redéfinir son action.
L’environnement, qui décidément s’impose à tous, même aux journaux. Je suis vert, tu es vert. Tous verts, du moins au quotidien pour préserver l’environnement. C’est, s’il vous plaît, en ce lundi, la manchette du Parisien : "Vos gestes quotidiens pour sauver la planète". Maison, chauffage, éducation, alimentation : à chaque moment de la journée, il est possible et nécessaire d’adopter un comportement plus vertueux. Il y a quelques mois, Nathalie Kosciusko-Morizet avait été tournée en dérision par le chef de l’Etat pour avoir prôné l’usage de couches lavables. Et bien elles deviennent tendance, par exemple dans les crèches de Rennes. La planète, ce sont les enfants qui en parlent le mieux. Voix Express du Parisien : Maxime, 6 ans : je ramasse les déchets des autres. Capucine, 9 ans : je dessine des deux côtés de la feuille... sauf si mon dessin est joli. J’ajoute, là c’est moi inspiré par La Croix qui leur consacre un long article : les cotons tiges : s’il vous plaît ne les jeter pas dans les toilettes. Beaucoup le font. Pollution maximum des océans, et souvent, on le voit le long des côtes, ce sont les enfants qui se chargent ensuite de les ramasser. Maxime et tous les autres.