La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Silence dans l'Iran : la censure est de mise.

Silence dans l’Iran (Le Canard Enchaîné. Silence on réprime (Libération).

L’opposition et les médias en passe d’être étouffés à Téhéran, annonce Le Guardian à Londres. Brouillage des images du programme arabe de la BBC. Reporters télé confinés dans leurs hôtels. "Suis dans la rue. Il y a des pierres partout." "Couvre-feu. Ne sortez des maisons qu’en groupe." C’est en moins de 140 signes qu’il faut contourner la censure à travers les mini-messages échangés sur les téléphones portables. Sud-Ouest évoque la Révolution des twitters en Iran qui n’empêchera pas une répression à huis clos des opposants. L’Humanité et La Croix évoquent la ‘fracture’ ou le ‘face à face’ entre partisans et adversaires d’Ahmadinejad qui ont manifesté hier. Mais Le Financial Times met en lumière une autre ’fracture’, celle des dirigeants du monde. Alors que Barak Obama et Nicolas Sarkozy apportent leur soutien à la voix du peuple iranien, c’est un président russe tout sourire qui a tendu la main hier à Mahmoud Ahmadinejad. Pas question pour Dimitri Medvedev de dénoncer une fraude électorale : l’élection présidentielle iranienne est une affaire intérieure juge Moscou, comme Pékin. Vous n’avez certainement pas oublié Marjane Satrapi. Ni le film Persepolis, adaptation de sa bande dessinée qui a reçu le prix du jury au Festival de Cannes il y a deux ans. Une description très efficace de l’Iran sous la dictature des mollahs. On a revu hier Marjane Satrapi. Elle s’était jurée de ne plus parler de politique mais elle a tenu à dénoncer un Coup d’Etat. Perspepolis, se souvient Le Progrès de Lyon, montrait des formes en noir et blanc, surplombées de bâtiments également sombres. Le film d’animation racontait comment les femmes iraniennes étaient obligées de sortir voilées de la tête aux pieds. Une tenue qui a tendance à se répandre en France. A l’initiative du député maire PCF de Vénissieux, André Gérin, qui dénonce les progrès de certaines tendances fondamentalistes, un grand débat sur les femmes en burqa est réclamé par des députés de tous bords. Objectif : faire voter la création d’une commission d’enquête pour dresser un état des lieux, mieux comprendre le phénomène et définir des propositions.

Il n’y a pas qu’en Iran que le résultat des élections est sujet à caution, c’est aussi le cas au Gabon.

Omar Bongo était abonné aux réélections triomphales, rappelle Le Monde. En 2005, il avait employé un slogan de campagne d’une cynique ironie : Bongo, c’est gagné d’avance ! A la une du Monde, Plantu se lâche : le cercueil de Bongo a les allures d’une mallette de billets de banques avec dans la foulée des hommes ceints de l’écharpe tricolore. A Bongo, la France (très) reconnaissante, titre Libération pour qui la Françafrique s’étiole, mais la corruption demeure. Mais hier, lors des obséquieuses obsèques, selon la formule du journal, la délégation de Paris était à peine plus nombreuse que celle des Chinois. La question de la succession de Bongo relance les interrogations sur une grande famille. En 41 ans de présidence sans partage, Bongo a partout placé fils, filles, neveux, maîtresses, raconte Le Figaro. On lui prêtait plusieurs centaines de conquêtes et près de 70 enfants. Ces bébés Bongo ont essaimé dans le pouvoir et l’administration, le tentaculaire arbre généalogique des Bongo avale même l’opposition. Nicolas Sarkozy a confié aux journalistes qu’il avait hésité à venir aux obsèques : si je n’étais pas venu, cela aurait été vécu comme une marque d’indifférence ; mais quand on est là on s’ingère.

Nicolas Sarkozy qui ferait sa révolution culturelle, annonce L’Express (Carla n’y est pas pour rien).

Livres, films, musique... Côté ciné, il serait passé des Bronzés à Visconti : le soir des Européennes, il a regardé le DVD de Mort à Venise. D’après Le Canard, le chef de l’Etat est surnommé Alfred, par certains ministres, comme Alfred Hitchcok, "parce qu’il se prend pour le roi du suspense avec son remaniement. Il est en train de jouer Psychose". Le coup de torchon du remaniement, ce sera dans un an, après les régionales, aurait confié Nicolas Sarkozy. Coup de torchon, c’est plus Tavernier que Hitchcock...