La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à

Les hommes politiques sont-ils devenus des marques ?

Les hommes politiques sont des marques comme les autres...

L’idée est défendue de longue date par les spécialistes du marketing et de la communication, mais voilà que le mot surgit dans les pages politiques. Ici (Sud-Ouest entre autres), on évoque "la marque Mitterrand" ("prestigieuse et signifiante" ajoute le quotidien. Là (en l’occurrence La Croix), la "marque médiatique Dati". Dans Le Parisien, nous apprenons que François Hollande "se fabrique une nouvelle image". "Fini la mèche rebelle et le col de chemise qui rebique : cheveux teints, lunettes très design, costumes sur mesure, nœud de cravate impeccable. Toute sa garde - robe d’ancien numéro un socialiste a été ‘jetée à la poubelle’"... François Hollande entend - aussi - se fabriquer sa nouvelle image sur le terrain des idées ! Une marque en 3 lettres qui attire les foules du Tout-Paris politique : DSK. Lundi soir, une file de limousines s’allonge devant les portes du parc des Buttes-Chaumont à Paris. "Il fait beau, l’air est doux, raconte Le Nouvel Observateur. Ce soir, c’est l’anniversaire de Dominique Strauss-Kahn" (en fait il a soufflé ses 60 bougies le 25 avril dernier, mais qu’importe...) Les invités n’auraient manqué cette "petite fête" pour rien au monde. "Ce soir, il fallait être là. On ne sait jamais" lâche prudemment un convive.

La marque Mitterrand (comme Frédéric) est tellement vendeuse qu’elle a été mise en boutique la veille du remaniement, s’amuse Télérama sur son site.

Et elle est encore très présente en rayons, je veux dire dans les journaux ! Une double page sur le nouveau ministre de la Culture dans Le Parisien. Son parcours de touche à tout, sur une page. Un mot de ses amis : Line Renaud, vous Marc Olivier ("Il saura faire"). Depuis quand est-il dans les petits papiers de Nicolas Sarkozy ? Naissance de l’amitié racontée dans Le Figaro : début 2008, Jean d’Ormesson reçoit chez lui à Neuilly. Nicolas et Carla Sarkozy sont là. "Nous avons passé la soirée à rire", a raconté il y a quelques mois Frédéric Mitterrand. "Quelques jours plus tard, il me confiait la création du comité de réforme de l’audiovisuel public. Puis, alors que j’avais réuni des gens de droite comme de gauche, Claude Guéant y a injecté des parlementaires. J’ai alors décidé de me retirer, mais sur la pointe des pieds, sans râler. J’ai simplement adressé à l’Elysée une carte postale avec l’image du chien de Lucky Luke en lui disant que j’en avais marre d’être le Rantanplan du président de la République". Une inquiétude que le fait d’être nommé ministre ne lève jamais tout à fait. Ca vaut pour Fred et tous les autres.

Les mystères de Karachi, nouveaux éléments dans la presse...

Petit rappel : 8 mai 2002, un attentat fait 11 morts parmi les employés de la Direction des Chantiers navals en poste au Pakistan. Jusqu’à aujourd’hui, la piste d’Al-Qaeda semblait la plus crédible. Mais une autre hypothèse s’est dessinée le 18 juin dernier, lorsque les juges d’instruction en charge de l’affaire évoquent devant les familles des victimes une éventuelle vengeance sur fond de commissions promises par la France au Pakistan en marge d’un contrat de sous marins. Dans Paris-Match, l’ancien ministre de la Défense Charles Millon confirme avoir en 1995, 7 ans plus tôt, bloqué à la demande de Jacques Chirac des versements de commissions "pouvant donner lieu à des rétrocommissions en France". Nicolas Sarkozy a eu des mots très durs, "ridicule, grotesque", pour fustiger la piste des commissions. Libération a pu consulter le dossier d’instruction ouvert après l’attentat d’où il ressort que la justice n’a guère prêté de crédit, voire a occulté cette piste des commissions. Mais Libé évoque une éventuelle autre piste, celle d’un attentat commandité par les services secrets pakistanais, mais pour dissuader la France de conclure un contrat d’armement avec l’ennemi juré indien. Bien des zones d’ombres demeurent. De Libé à L’Express en passant par Le Nouvel Obs, la presse réclame la vérité sur les dessous de l’attentat de Karachi.

Une idée qui fera causer : on connaît le prêt à taux zéro...

Et bien le très libéral sénateur Philippe Marini propose dans Les Echos un emprunt d’Etat à taux zéro (ou très faible) et obligatoire pour les ménages les plus aisés ! La crise bouleverse toutes les croyances idéologiques : l’élu UMP cite en exemple Pierre Mauroy premier ministre.