La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Aujourd'hui dans vos quotidiens : Johnny, les "barbares", les tensions dans les quartiers et un prêtre aux moeurs légères.

Vive la France et ses joueurs d’accordéon !

Le Progrès de Lyon (en ces termes), comme La Voix du Nord, défendent un concept qui est loin d’être dépassé et ringard : le bal populaire. Le Progrès n’ignore pas cependant l’offensive très tendance des pompiers de Gerland : deux "nuits blanches", plus Ibiza qu’Yvette Horner, où ils mettent le feu aux platines ! Ils avaient pris soin de demander au DJ de ne pas être que "boum-boum" pour respecter la règle d’or du 14 juillet, le mélange des publics. Ce soir, à Paris, Johnny "va tout donner", dit Le Parisien. Donner, mais aussi recevoir, ce qui fait grincer des dents. Quel est le montant exact de la facture du concert gratuit du Champ-de-Mars, et la part qui revient au chanteur ? 300.000 euros, 500.000, un million ? Johnny assure qu’il se contentera d’une somme modique. Un million 900.000 € au total, payé par le ministère de la Culture, avance Libération qui titre "Le Champ-de-Mars du départ", tout relatif car la tournée d’adieux s’éternise avec des concerts à Paris-Bercy l’an prochain. "Cadeau de la République à l’ami du président", dénonce Jacques Boucaud du Progrès (c’est lui qui lance "Vive la France et les joueurs d’accordéon") : "Tout cet argent va partir dormir sur un compte suisse où le fisc français n’ira jamais chercher des noises au rocker exilé." Même humeur de Bruno Dive de Sud-Ouest : "Est-il normal que le contribuable finance la prestation d’un personnage qui ne paie plus ses impôts en France ?" Et si Johnny en profitait pour annoncer son retour pour nous donner envie d’avoir envie de payer nos impôts ?

La main du président est évoquée par ailleurs dans le nouveau procès des complices de Fofana.

Michele Alliot-Marie a fait appel, affirme Libération, qui évoque plusieurs sources, sur instruction de l’Elysée, influencé par Maître Francis Szpiner, avocat de la famille d’Ilan Halimi, et par Maître Thierry Herzog, avocat du chef de l’Etat. Le procureur général Laurent Le Mesle aurait été "mis devant le fait accompli", obéissant aux ordres et formalisant 14 appels. Une presse critique rejoint l’inquiétude des magistrats. Cette décision donne l’image d’une justice malléable (L’Est Républicain). Faudra t-il se passer de procès, de juge et de jurés puisque la voix de l’avocat général chargé de l’accusation serait celle de la justice elle-même ? demande Le Républicain lorrain. En l’espèce, l’avocat général Philippe Bilger - pour qui le procès avait été "exemplaire" ! - a été placé en porte à faux et au cœur de la polémique : sur son blog très fréquenté, Justice au singulier, celui –ci appelle au calme, "une ascèse nécessaire pour temps démocratiques troublés". L’antisémitisme a entraîné la mort d’Ilan Halimi, mais pour La Charente Libre, prétendre que la France est confrontée à une déferlante et que (selon les termes de la mère de la victime) "la Shoah recommence" relève de l’outrance voire du délire. L’avocat et ancien président du CRIF, Théo Klein, s’exprime dans Libé : l’appel "répond à l’émotion d’une partie sensible d’une population à laquelle j’appartiens et qui à mon sens n’a pas réagi de manière assez réfléchie." Pour Théo Klein, on peut considérer qu’il y a de l’antisémitisme, "mais il y a surtout un tel niveau de bassesse, de stupidité et de cruauté que je regrette que le secondaire devienne l’essentiel." Fin de citation.

La violence et l’insécurité à la une par ailleurs.

John, 20 ans, victime de la guerre des bandes, annonce Le Parisien. Le jeune homme a reçu une balle en pleine tête lors d’une rixe entre deux bandes à Saint-Ouen. Nouveau décès qui s’ajoute à une liste déjà longue. Dans les quartiers sensibles, les rapports sont de plus en plus conflictuels entre jeunes et forces de l’ordre. Corbeil-Essonnes, Limoges, Firminy, Louviers, énumère Le Monde qui dénonce un "flash-scandale", après qu’une balle en caoutchouc a touché à l’œil un jeune à Montreuil. Pour rester à distance des flash ball, les émeutiers ont de plus en plus recours aux mortiers de feux d’artifice. Ces pétards peuvent être achetés facilement sur internet, malgré des mesures d’interdiction mises en avant par Brice Hortefeux dans Le Figaro. Le ministre de l’Intérieur annonce une relance de la lutte contre la délinquance, qui a cessé de baisser au premier semestre. D’un mot, je glisse cette histoire étonnante révélée par L’Alsace : un prêtre de Metz d’une cinquantaine d’années fréquentait les prostituées. Entiché de l’une d’elles qui se plaignait de ne pas gagner assez d’argent, il lui a conseillé de contacter un salon de massage qu’il fréquentait aussi ! Le religieux est poursuivi pour proxénétisme, son avocat affirme qu’il n’a tiré aucun profit de son acte. Le prêtre a été relevé de ses fonctions par l’évêque.