Le Top 5 des bourdes de 2010

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Pour les Bleus, Tony Hayward ou encore Marion Rolland, 2010 est une année à oublier.

1. Les Bleus pour l’ensemble de leur œuvre

Comment ne pas attribuer la première place de ce Top 5 aux tribulations de l’équipe de France en Afrique du Sud ? Alors que les observateurs annonçaient le fiasco des hommes de Raymond Domenech, leurs prévisions se sont avérées bien en dessous de la réalité. Sur le plan sportif d’abord, puisque la France est repartie avec un petit point en trois rencontres, dans une poule qu’on annonçait pourtant comme l’une des plus abordables de la compétition.

Mais c’est surtout en dehors du terrain que les Bleus ont donné une image des plus calamiteuses. Citons en vrac l’exclusion du groupe de Nicolas Anelka pour avoir insulté son sélectionneur, la célèbre grève de Knysna, avec les joueurs cloîtrés dans le "bus de la honte", ou encore le refus de Raymond Domenech de serrer la main à son homologue de l’Afrique du Sud.

Le tout s’est conclu par une arrivée en catimini en France, où tout a été fait pour cacher les joueurs au regard des supporteurs. Affligeant jusqu’au bout.

2. Le collectionneur

Avoir confié la gestion de la communication sur la marée noire dans le Golfe du Mexique à Tony Hayward n’a sans doute pas été la meilleure idée de BP. Celui qui était alors directeur général du groupe pétrolier britannique n’a pas franchement brillé par sa clairvoyance. Entre petites phrases maladroites et fautes de goût, il a gagné, entre le 20 avril, date du début de la catastrophe écologique, et la fin juin, quand il est débarqué de son poste, un surnom sur le Net : "Tony la Gaffe".

Dès le 3 mai, le Britannique dédouane sa société de toute responsabilité. Les 14 et 18 du même mois, il évoque "une minuscule quantité de pétrole" déversée dans le Golfe du Mexique, et estime que le désastre "sera probablement, très, très modeste". Bien vu, puisqu’avec 780 millions de litres répandus, menaçant quelque 400 espèces de l’écosystème local, la marée noire est tout simplement la catastrophe écologique la plus importante de l’histoire des Etats-Unis.

Mais "Tony la Gaffe" ne s’arrête pas là. Le 30 mai, il déclare, la main sur le cœur : "Personne ne veut plus que moi que cela se termine. J'aimerais retrouver ma vie d'avant". Les populations impactées par la catastrophe apprécient. Puis le 19 juin, Tony Hayward s’accorde un "day-off", au cours duquel il participe, sur son bateau, à une régate autour de l’île de Wight. C’est la faute de goût de trop. BP arrête les frais et nomme un remplaçant. Tony Hayward quitte le groupe pétrolier, non sans provoquer une ultime polémique sur ses indemnités de départ et de retraites. Infatigable.

3. Dans lapsus il y a...

Relativement discrète depuis son éviction du gouvernement en juin 2009 et son "exil" au Parlement européen, Rachida Dati a fait un retour fracassant sur la scène médiatique à la faveur d’une interview accordée à Dimanche + le 26 septembre. Un peu à son corps défendant, il faut bien le dire. Car ce n’est pas le fond de l’entretien avec la journaliste Anne-Sophie Lapix qui a retenu l’attention, mais une petite phrase restée célèbre.

S’exprimant sur le sujet délicat de la spéculation, Rachida Dati lâche ainsi : "Quand je vois certains qui demandent des rentabilités à 20-25%, avec une fellation quasi-nulle, en particulier en période de crise, ça veut dire qu’on casse des entreprises." Anne-Sophie Lapix, qui confessera plus tard ne pas être sûre d’avoir bien entendu, reste de marbre. L’ancienne garde des Sceaux aussi, qui ne commet qu’une toute petite hésitation sur la phrase suivante. Mais le mal est fait.

Le lapsus de Rachida fait rapidement le tour de toutes les télés et de toutes les radios. Et bien sûr, d’Internet. La vidéo, mise en ligne par Le Post, flirtait avec les 3 millions de visionnages à la mi-décembre.

Regardez le lapsus de Rachida Dati :

4. Marion Rolland, quatre secondes et puis c’est tout

17 février 2010 à Vancouver. Le monde du sport a les yeux rivés sur la descente féminine des Jeux olympiques. Dans le portillon de départ, Marion Rolland, dossard n° 20, se prépare. Sur son visage, se lit toute la concentration et la détermination d’une jeune femme qui a axé sa saison sur cette épreuve. La Française, forte d’une cinquième place aux championnats du monde l’année précédente, et de quatre places dans les dix premières au cours des semaines précédentes, fait figure d’outsider pour la médaille.

Marion Rolland s’élance enfin sous les encouragements de ses entraîneurs. Elle pousse sur ses bâtons, une fois, deux fois, trois fois pour gagner en vitesse et… chute au bout de quelques mètres, victime d’une bête faute de carre. Quatre ans de travail acharné s’envolent en quelques secondes. La Française devient en quelques heures la risée du web. Les groupes Facebook, plus moqueurs les uns que les autres, pullulent. Des vidéos, détournées ou non, sont visionnées des centaines de milliers de fois.

Comble du malheur, alors que la chute semble bénigne, Marion Rolland se rompt les ligaments croisés du genou gauche. Une blessure qui nécessitera plusieurs mois de rééducation. Un laps de temps nécessaire pour récupérer, autant physiquement que moralement, après une telle déconvenue. Pour son retour à la compétition le 3 décembre dernier à Lake Louise, au Canada, la Française parvient à se classer 7e de la descente. Une victoire en soi.

Regardez la chute de Marion Rolland :

5. Lagarde sur la (re)touche

Pour son numéro d’octobre 2010, le mensuel Les Nouvelles du 12e décide de consacrer une large partie de son numéro à Christine Lagarde. Naturellement, ce bulletin d’informations centré sur le 12e arrondissement de Paris, et clairement proche de l’UMP, met la ministre de l’Economie sur sa Une, devant le viaduc des arts, emblématique du territoire. Avec ce titre tout en nuances : "une femme d’excellence au service de la France et du 12eme".

Sauf que la photo de Une n’est qu’un montage photo, somme toute assez grossier, et qui n’échappe pas au Canard enchaîné, ni au premier adjoint au maire socialiste du 12e arrondissement, Alexis Corbière. Sur le cliché original, la ministre de l’Economie est entourée de journalistes, effacés au montage, et n’est pas du tout dans le 12e arrondissement. Par ailleurs, l’infographiste des Nouvelles du 12e, semble-t-il un brin zélé, a profité de l’occasion pour effacer les bijoux par trop clinquants de la ministre. Histoire de ne pas choquer en temps de crise.

Au final, le numéro du magazine, censé chanter les louanges de Christine Lagarde, sera d’abord l’occasion pour ses détracteurs de rappeler que la ministre brille surtout par son absence quasi systématique au conseil municipal du 12e arrondissement…