Le journal de l'économie - Catherine

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
MOF : Ces chiffres ont été publiés hier à 22 heures. Les marchés financiers les attendaient. Ce sont les tests de résistance des grandes banques américaines. Bonjour Catherine, alors, en quoi consistent exactement ces tests ?

C. : Bonjour Marc-Olivier. Eh bien c'est un travail imposé aux banques par Barack Obama. Il s'agit de tester les bilans de ces banques face à une nouvelle dégradation de la conjoncture économique. Alors au menu : 19 institutions financières radiographiées par la réserve fédérale. Disséquées même on peut dire. Car l'objectif, c'est de connaitre en détail l'état de leurs fonds propres, autrement dit, ce qu'elles possèdent réellement, en actif net, l'argent le vrai, en quelque sorte.

M.O.F : Mais Catherine, on se base sur quoi exactement pour mesurer cette solidité.

C. : Eh bien on a imaginé le pire: une contraction par exemple de l'économie américaine de 3,3% cette année. Suivie d'une toute petite reprise, un demi-point, pas plus, en 2010. Et à partir de cette hypothèse, eh bien on observe si la banque a les moyens d'encaisser une telle contraction. A combien par exemple pourraient s'élever ses pertes, et puis surtout on regarde l'impact que pourrait avoir sur son bilan une faillite de l'un ou l'autre de ses partenaires financiers. Car l'onde de choc peut parfois être fatale, on l'a vu à l'automne dernier avec la banque bear sterns.

M.O.F : Et les résultats?

C. : Eh bien ils ont été publiés la nuit dernière. Et apparemment, il n'y a pas trop de casse. Aucune des banques auditées n'est au bord de la faillite. Il y a même 9 banques suffisamment capitalisées (Goldman Sachs, American express ou JP Morgan). Et puis il y a les autres, les plus fragiles. Qui vont devoir lever au total 75 milliards de dollars. Dont Bank of America qui à elle seule a besoin de la moitié de cette somme.

M.O.F : Alors comment ces banques vont-elles faire?

C : Elles devront présenter d'ici le 8 juin un plan pour remettre leurs fonds propres à niveau. Soit en procédant à des augmentations de capital, soit en vendant des actifs, soit tout simplement en faisant intervenir l'Etat. Mais l'objectif final, c'est surtout de rassurer les marchés financiers sur la capacité des banques à jouer leur rôle dans une économie en berne. Là où justement la crise a démarré, aux Etats-Unis.

Des marchés d'ailleurs assez fébriles hier soir puisqu'avant même la publication de ces résultats, Wall Street a terminé en recul de 1,2%. Ce qui a d'ailleurs entraîné un repli de 1% du CAC 40 de 1% à Paris.