Car, c'est connu, les grandes entreprises (qu'elles soient américaines ou européennes d'ailleurs) sont toutes passées maîtres dans ce qu'on appelle : l'"optimisation fiscale". En clair : payer un minimum d'impôt. Un exemple d'astuce, toute bête. Vous faites apparaître tous les bénéfices dans un paradis fiscal, mettons 10 milliards de dollars. Et ensuite, la maison mère, aux Etats-Unis ou ailleurs, emprunte ces 10 milliards auprès de sa filiale. Donc, au global pour l'entreprise, l'opération est neutre. Mais, bingo, vous avez ainsi fait remonter tous les profits à la maison mère, sans payer un centime d'impôt.
Il existe d'autres techniques. C'est ainsi que que le fisc américain calcule que les multinationales américaines dégagent 700 milliards de bénéfices. Mais, là-dessus, elles ne payent que 16 milliards en impôts. Soit un taux ridiculement bas d'à peine 2 %. Trop, c'est trop. Au-delà de la question morale, c'est anti-concurrentiel vis à vis des petites PME, qui, elles, n'ont pas de filiales et doivent payer leurs taxes plein pot.
Donc, Barack Obama veut faire passer toute une série de mesures pour limiter ces pratiques. C'est bien beau. Mais Barack Obama peut-il vraiment changer les choses ? Après tout, les multinationales vont menacer de quitter les Etats-Unis pour s'installer ailleurs. D'ailleurs, ça a déjà commencé, Cisco et d'autres ont commencé à expliquer que si c'était comme ça, elles partiraient. (Bon, si on était cynique, on pourrait dire que de toutes façon, elles ne payent quasiment plus d'impôt, donc ça ne changerait pas grand chose). Mais, oui c'est un bras de fer. Sauf que c'est quand même compliqué pour une multinationale (aussi puissante soit-elle) de partir en guerre contre la première puissance économique mondiale. Car, Barack Obama a besoin de faire rentrer des impôts, pour financer ses déficits. Or, à la clef, avec ces nouvelles mesures (où les grandes entreprises payent normalement leurs impôts), Washington espère quand même récolter 190 milliards de dollars en dix ans.