Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à

Pas de coup de pouce cette année pour le Smic, au 1er juillet. Le gouvernement s'en tient au strict minimum, soit une hausse d'à peine 1,25 %, à partir du 1er juillet.

Le gouvernement fait le minimum. Même si relever le Smic est très tentant pour un gouvernement, (car ce n'est pas vous, ce n'est pas le gouvernement qui paye, c'est au chef d'entreprise de se débrouiller pour augmenter ses salariés au Smic), pas de hausse du Smic donc, ou le strict minimum, l'argument est connu. Si on augmente trop le coût du travail, hé bien, du coup, nombre de petits boulot ne sont plus rentables. Il n'est qu'à voir déjà tous les guichets automatiques jusque dans les supermarchés maintenant. Bref, c'est connu, un Smic trop élevé est l'ennemi de l'emploi. D'accord, mais ensuite, il faut aller expliquer à celui qui gagne 1.000 euros par mois, (puisque le Smic c'est 1.333 euros brut, en net, ça fait à peine 1.040 euros), qu'il est trop payé. Et qu'en fait ce serait mieux s'il gagnait moins. On voit vite les limites de ce raisonnement.

Mais, en fait, on reproche au Smic d'agir comme une trappe à bas salaire. Car quand vous êtes payé au Smic, non seulement, c'est pas cher mais, en plus, votre patron bénéficie d'allègement de charges. Ces allègements de charges existent jusqu'à 1,6 Smic. Et ça, c'est une drogue pour un patron, les allègements de charge. Résultat : aujourd'hui, 50 % des salariés français sont ainsi payés moins de 1,6 Smic, alors que cette part n'était que de 40 % il y a une dizaine d'années. Et voilà, comment, petit à petit, le société s'est smicardisée, ce qui n'est franchement pas très épanouissant sur le plan professionnel : tout le monde au Smic, ou autour du Smic.

D'où ce malaise du salarié moyen note le Conseil d'analyse économique qui se retrouve "à la fois distancé par les hauts salaires et rattrapé par les bas salaire". Donc, on l'a compris : il faudrait que cette voiture balais qu'est le Smic reste loin derrière le peloton et qu'on évite ainsi une smicardisation étouffante de la société. La CFDT demande d'ailleurs qu'on "change le système d'aide aux entreprises, totalement centré sur le SMIC".