Va-t-on manquer d'électricité cet été? Suite à des grèves chez EDF, les opérations de maintenance sont perturbées. Résultat, EDF annonce que sa production va baisser de 5 à 6000 megawatt, à la mi-juillet ; c'est l'équivalent de 5 à 6 réacteurs nucléaires. Sur un parc français de 58 réacteurs.
Et donc, il faudra peut-être avoir recours à des importations. RTE, qui a la charge d'assurer l'approvisionnement du réseau électrique, explique même qu'en cas de canicule, la situation serait franchement critique. Il nous manquerait l'équivalent de la production de huit centrales que nous serions obligés d'importer. Du jamais vu dans l'histoire du pays.
En tous les cas, la situation est jugée suffisamment sérieuse pour que le PDG d'EDF ait autorisé les directeurs de centrales à procéder à des réquisitions d'agents grévistes, si nécessaire.
Cela veut dire que nous sommes à la merci d'une poignée de grévistes ! La France n'est plus ce grand pays exportateur d'électricité ?
C'est de moins en moins vrai. Et pour cause : on n'a plus construit de centrale en France depuis vingt ans. La dernière, c'était celle de Civaux, a coté de Poitiers, qui a été construite au début des années 1990.
Et ce parc à vieilli. En 2008, le taux de disponibilité de nos centrales nucléaires a encore baissé de 4 points à 80 %.
Moralité : il faut construire de nouvelles centrales. Alors ça tombe bien. On sait que la nouvelle centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, qui repose sur une nouvelle technologie, dite de troisième génération l'EPR, entrera en fonctionnement en 2012. Puis, il y aura la centrale de Penly, à coté de Dieppe, qui viendra également renforcer le réseau en 2017.
C'est dire si, finalement, la direction d'EDF réalise un joli coup en matière de communication, avec cette grève (qui menacerait notre approvisionnement cet été). En interne, le message est passé : Il faut que les grévistes se remettent au travail. Et puis, en externe : on l'a compris, le parc nucléaire français doit être rénové. On ne serait pas étonné maintenant, d'entendre, dans les prochaines semaines, le patron d'EDF réclamer une hausse des prix de l'électricité, si on veut justement, garder un parc nucléaire au top niveau.