C'est vrai que la création de ce géant bancaire français a été empoisonné par cette polémique puisque cette fusion a été orchestrée par le pouvoir politique. Et qui a t-on placé à la tête de ce nouvel ensemble fusionné : un proche, très proche du pouvoir puisque François Pérol était secrétaire général de l'Elysée.
La polémique s'est dissipée. D'une part, pour être tout a fait honnête, si on regarde la plupart des grands banquiers, tous sont passés par des ministères. Et puis, il se trouve qu'en l'occurrence, François Pérol, n'est pas le plus mal placé pour diriger ce nouvel ensemble puisque c'est lui même un ancien banquier de chez Rothschild. Et puis, de toute façon, il fallait une personnalité extérieure pour mener à bien cette fusion, tant les directions des groupes : Banque Populaire et Caisse d'épargne se déchiraient.
Ce nouvel ensemble devient donc le deuxième groupe bancaire français, derrière le groupe Crédit Agricole-LCL. Et d'ailleurs, il reprend le même shéma, puisque les deux réseaux - Banque Populaire et Caisse d'épargne - resteront indépendants. Pas de panique, ce sont juste les organes centraux qui fusionnent pour devenir BPCE, un nom tout simple qui reprend les initiales. Avec comme logo, un petit rond violet. Pourquoi violet ?Parce que si on mélange du rouge, couleur des Caisses d'épargne avec du bleu, couleur des banques populaires, on obtient du violet.
Cet ensemble violet revendique plus de 8.000 agences, 20 % du marché français de la banque de détail, et 34 millions de clients, plus d'un Français sur deux. C'est même le premier groupe français en nombre de clients - il faut dire qu'à la Caisse d'épargne on retrouve les nombreux détenteurs de Livret A. En tous les cas, on le voit, le marché français est désormais tenu par deux groupes mutualistes : Crédit Agricole-LCL et donc ce nouveau géant BPCE. Les banques capitalistes, entièrement cotées en Bourse, sont reléguées en deuxième division que ce soit BNP Paribas, qui c'est vrai, fusionne avec le Belge Fortis et surtout, la Société Générale qui fait désormais figure de petit poucet. Le nouvel ensemble BPCE n'exclut pas de s'introduire en Bourse même si "la question n'est pas à l'ordre du jour" a précisé hier Francois Pérol.