Guerrilla au sein du gouvernement sur la taxe carbone : Jean-Louis Borloo ne veut pas d'un impôt nouveau. Le ministre de l'écologie a d'ores et déjà promis un "chèque vert" que recevront tous les Français.
Lutter contre le C02, à priori, tout le monde est pour. Mais maintenant comment on fait ? Deux camps s'affrontent. Il y a d'un coté ceux qui proposent une nouvelle taxe (sur l'essence, le fioul, le gaz), qui rapporterait 9 milliards d'euros, évidement très appréciée en ces temps de dette et déficit record. Sauf que Jean-Louis Borloo n'en veut pas. Ce serait, explique-t-il, le plus sûr moyen de rendre l'écologie impopulaire. D'autant que cette nouvelle taxe frapperait en priorité les ménages les plus fragiles, ceux qui chauffent au fioul et qui doivent prendre leur voiture tous les jours pour aller travailler. Pour stopper net cette idée, Jean-Louis Borloo a carrément déclaré, dans une interview au Journal Du Dimanche, que cette lutte contre la pollution serait fiscalement neutre pour les Français.
Le ministre de l'écologie a même promis un "chèque vert" qui pourrait atteindre 128 euros par foyer.
C'est sûr, recevoir un chèque, c'est plus sympathique que de payer des nouvelles taxes. En fait, l'idée serait bel et bien de relever les taxes sur l'essence, le fioul, le gaz. On calcule que ces taxes supplémentaires couteraient en moyenne 128 euros par ménage. Du coup, pour que le système soit neutre, cet argent serait donné, en début d'année, aux ménages, sous forme de "chèque vert". Bien sûr, ceux qui polluent beaucoup seront quand même perdants, mais les familles plus écolos seront gagnantes. En fait, on est bien dans le système de bonus/malus, exactement comme pour le marché automobile. Parfait. Le seul problème, c'est que ce genre de dispositif est rarement "fiscalement neutre". Exemple : le bonus/malus va coûter cette année 400 millions d'euros aux caisse de l'Etat. C'est plus que la prime à la casse. Car, si les gens prennent le bonus, ils s'arrangent pour éviter le malus. La crainte serait que l'on observe le même phénomène avec ce chèque vert, où pour lutter contre le C02, on commence par envoyer de l'argent à tous les Français ! Et d'ailleurs à Bercy, on calme le jeu. Hier, Christine Lagarde, la ministre de l'économie, a rappelé que toutes les pistes étaient "sur la table" et que le "chèque vert" n'était qu'une option parmi d'autres.