Les autorités américaines veulent très sérieusement limiter la spéculation sur le marché du pétrole. Les traders sont accusés d'avoir une trop grand influence sur les cours du baril (comme on l'a vu l'an dernier avec un baril qui est monté tout près des 150 dollars).
Comment expliquer ces yoyos des cours du pétrole, qui viennent à nouveau de doubler depuis mars dernier ? Réponse : les traders. Les autorités américaines dénoncent la trop grande influence des spéculateurs sur le marché du pétrole. Pour être efficace, le trader spécule non pas sur le baril de pétrole. C'est un peu ringard. Non, le "vrai" trader spécule sur les produits dérivés du pétrole. De quoi s'agit-il ? Pour comprendre, il suffit de prendre l'exemple d'Air France, qui a recours à ce système (mais pour la bonne cause). Air France veut s'assurer toute l'année d'avoir un baril à 70 dollars. Donc, pour cela, Air France va acheter des produits dérivés. Ce sont des espèces d'assurances qui coûtent, mettons, un dollars pièce. L'avantage, c'est que si le pétrole flambe de 70 à 100 dollars, votre produit dérivé va passer de 0 à 30 dollars. Et donc : bingo, Air France s'y retrouve. La compagnie va bien débourser 100 dollars pour acheter son baril, mais, dans le même temps, comme son produit dérivé sera passé de 0 à 30 dollars, au final, Air France va payer 100 - 30 = 70 dollars pour un baril. Et donc, ce produit dérivé (qui était à la base une protection), va devenir une grande vedette des salles de marché. Pensez donc, sa valeur peut passer de 1 à 30. Trente fois votre mise de départ.
L'idée des autorités américaines, c'est de limiter le nombre de ces produits dérivés sur le marché du pétrole.
Chaque trader n'aurait plus le droit d'avoir qu'un nombre limité de produits dérivés sur le pétrole ou le gaz. Car, on pense qu'aujourd'hui, le rapport s'est inversé et les dérivés ont pris le pouvoir. Ce sont eux qui dictent leur loi, qui sont à l'origine des prix du pétrole. On en a eu un exemple la semaine dernière avec cette transaction frauduleuse d'un seul trader qui a fait s'envoler les cours du baril au plus haut de l'année : 73 dollars. En limitant ainsi la spéculation, les Etats-Unis souhaitent ramener un peu de calme sur ce marché du pétrole. D'autant qu'au final, on le sait, c'est l'automobiliste qui paye. On se souvient qu'il y a un an, le super sans plomb 95 était monté à 1 euro 50 le litre (contre 1 euros 25 aujourd'hui).