Vélib va fêter cette semaine son deuxième anniversaire à Paris. Ce système de vélo en libre service rencontre toujours autant de succès, mais la médaille a son revers : le vandalisme atteint des proportions très élevées.
Il n'y a pas beaucoup d'objets qui ont réussi à s'imposer en si peu de temps dans le paysage d'une ville. Dans les dépliants qui vantent les mérites de Paris auprès des étrangers, le Vélib a trouvé sa place, à côté de la Tour Eiffel, de Montmartre, de l'Arc de Triomphe ou des bateaux-mouches. Il faut dire qu'on le voit maintenant à chaque coin de rue : 1.800 stations ont été aménagées dans Paris intra-muros. Et depuis le mois d'avril, le Vélib tisse sa toile en proche banlieue. Les touristes (mais aussi et surtout les Parisiens) se sont appropriés ce vélo de couleur grise qu'on décroche au pied de chez soi et qui nous permet d'aller trois, quatre ou cinq kilomètres plus loin moyennant 1 euro pour 24 heures. Et encore : il s'agit là du prix à la journée pour les utilisateurs ponctuels. Mais les deux tiers des 54 millions de trajets effectués à ce jour sont le fait d'utilisateurs abonnés à l'année qui payent beaucoup moins cher.
Mais la réalité n'est pas aussi flatteuse.
Beaucoup d'adeptes du Vélib vous le diront : à certaines heures, rançon du succès oblige, on n'en trouve plus de disponibles, ou - autre cas de figure - si on en trouve un et si on souhaite, après usage, le déposer dans un endroit très fréquenté, on n'est pas sûr de trouver de la place. Mais surtout, il n'est pas rare de tomber sur un Vélib hors d'usage. Le vandalisme est devenu la bête noire de l'opérateur JCDecaux. Deux chiffres : sur les 20.600 vélos mis en place à Paris, 16.000 ont déjà dû être remplacés et 8.000 ont carrément disparu ! Cette explosion du vandalisme n'avait pas été prévue dans le contrat conclu à l'origine entre la ville de Paris et JCDecaux. D'où la rédaction d'un avenant, il y a quelques mois. Désormais, à partir d'un certain niveau de déprédations, la ville doit sortir son carnet de chèques. D'où la campagne d'affichage qu'elle a lancée pour rappeler aux Parisiens les vertus d'une utilisation responsable du Vélib. Une utilisation responsable toute aussi nécessaire dans le domaine de la sécurité. Depuis deux ans, 6 utilisateurs de Vélib ont perdu la vie sur le pavé parisien. En cause la plupart du temps : l'angle mort qui fait qu'un automobiliste ou le conducteur d'un bus ou d'un camion ne voit pas le cycliste qui arrive à ses côtés.