Publicis vient d'acheter Razorfish, une agence de communication numérique qui appartenait à Microsoft !
Un échange de bons procédés puisque le géant américain des logiciels devient aussi l'un des principaux actionnaires de Publicis. La publicité sur Internet, c'est si important que ça ?
C'est un marché de plus en plus présent dans la communication moderne, beaucoup plus proche des consommateurs. Ce sont bien sûr les bandeaux publicitaires qui s'affichent quand vous allez sur un site, mais pas seulement, c'est aussi la création d'un site spécifique pour le lancement d'un produit, un site dont le nom n'a rien à voir avec la marque : comment-vivre-léger.com pour une eau minérale avec une multitude de conseils sportifs ou nutritonnels. Ce sont aussi des équipes interviennent sur des forums de discussion pour augmenter les notoriété d'une marque, c'est la nouvelle façon de faire du marketing. La publicité sur Internet pour Maurice Lévy, le patron de Publicis, qu'est-ce que c'est ? Tout simplement l'avenir : ce sera 1/4 de son chiffre d'affaires avec cette acquisition. C'est aussi le seul marché publicitaire qui se développe actuellement. Les investissements dans le monde vont baisser de 5% en télé, radio, presse écrite et affichage mais ils augmenteront de plus de 8% sur le net. Publicis possédait déjà la 1ère agence du genre à l'international, Digitas. Le groupe acquiert aujourd'hui, le n°2. Razorfish conçoit notamment les campagnes Internet pour des géants comme Ford ou MacDonald's.
Mais cela ne se fait pas sans contre-partie du côté de Microsoft.
D'abord, le géant du logiciel a imposé que Publicis achète un minimum d'espaces publicitaires sur ses plate-formes comme Bing, son moteur de recherche alors que Bing ne pèse pas lourd en part de marché. Qui plus est, Microsoft n'a pas cherché à faire une bonne vente, il a cherché à s'implanter efficacement sur le marché de la publicité. Du coup, il cède Razorfish contre 3% du capital de Publicis et devient l'un des principaux actionnaires du français. La question effectivement dans cette affaire "Razorfish" est : qui est le petit et qui est le gros poisson ? Et la réponse va peut-être vous surprendre, Microsoft n'est pas forcément l'ogre car il n'évolue pas dans son bassin, ici.
Mais Microsoft ne pouvait pas se développer tout seul ?
Non, pas pour l'instant. Microsoft est en train d'essayer de grossir sur l'espace Internet mais, pour le moment, il ne représente qu'une part de marché marginale. La semaine dernière, dans les moteurs de recherche, Microsoft s'est déjà associé avec Yahoo pour tenter de contrer Google qui possède les deux tiers des recherches sur la Toile. Le géant créé par Bill Gates a compris qu'il ne pouvait plus grandir en pratiquant la stratégie de la terre brûlée : j'avance et les autres s'adaptent ou meurent. D'abord, le groupe a dû s'acquitter de plusieurs amendes record pour avoir empêcher leurs concurrents d'exister. Rien que Bruxelles a déjà infligé près d'un milliard quatre cent millions d'euros d'amende. Qui plus est, les prix des ordinateurs continuent à baisser et l'éternel concurrent Apple a su se mettre sur tous les nouveaux supports nomades comme les téléphones ou les balladeurs MP3. En clair, ce qui gagne de l'argent aujourd'hui dans le monde informatique, c'est la publicité sur Internet et les moteurs de recherche et dans ce domaine, Microsoft est un nain, aussi paradoxal que ça puisse paraître. Avec une crainte : avoir laissé passer le train du XXIè siècle !