Vous allez nous parler aujourd'hui d'une étude sur l'avenir de la gouvernance mondiale que vient de publier Moisés Naím, directeur de la grande revue américaine Foreign policy.
Oui, il a voulu vérifier si la globalisation conduisait à un meilleur comportement des acteurs économiques et en particulier à une meilleure coordination des gouvernements sur les grands sujets. Il a d'abord pu constater qu'à cause de la crise, il y a des changements de mentalité qui commençent. Les Américains épargnent d'avantage, les institutions financières sont plus prudentes, certains pays sont plus prudents : dans beaucoup de domaines, des changements sont en l'air.
Mais tout ne va pas pour autant pour le mieux. Comme on le sait, en matière de déficit budgétaire, de changements climatiques ou de protectionnisme, pas grand chose n'est résolu et la coopération internationale semble le point faible de cette globalisation.
Et si la coopération entre les pays s'améliore, ce n'est qu'en apparence. Il n'y a en effet pas eu d'accord de l'ensemble des pays du monde, sur aucun sujet depuis 15 ans. Lorsqu'on y regarde vraiment, toutes les tentatives dans ce sens ont échouées. Le protocole de Kyoto, par exemple : il a été ratifié par 184 pays mais ne l'a pas été par les Etats-Unis, qui est pourtant le plus gros pollueur du monde. Petit à petit, nous sommes en train d'aller vers un blocage de la coopération internationale.
Le G20 semble une promesse, et même si pour l'instant rien de ce qui a été décidé à Londres n'a été appliqué, au moins, il y a des accords et c'est ce que Moisés Naím propose de généraliser. Il dit qu'au lieu de passer des accords à 200, il faudrait passer du multi-latéralisme au mini-latéralisme en rassemblant un petit nombre de pays. Mais si cette solution semble séduisante, des questions subsistent : qui va choisir ce petit groupe ? Quels seraient les règles de fonctionnement ?
La meilleure solution serait peut-être de confier ces responsabilités à un organe -qui existe- comme les Nations Unies et son conseil de sécurité.