Eléments incontrôlés
Le narrateur reçoit un jour un appel téléphonique de Fedora, l'amour de sa vie : elle sort d'une prison italienne après vingt années d'incarcération pour terrorisme. Le parfum des gaz lacrymogènes lui revient en un flash-back fulgurant. Elevé avec Fedora dans une communauté libertaire de Montrouge, il a traversé tous les combats contestataires des années 1970, protégé par une bande de malfrats dont un ami d'enfance est devenu le chef.
D'abord trotskiste de l'ultra-gauche, il a rejoint Fedora en Italie, participant à des braquages et des attentats pour le compte de la lutte armée. Il n'évite que de justesse de devenir un assassin. Bien que trahi par Fedora, il ne cessera jamais de l'aimer.
Cette magnifique fresque d'une génération rebelle restitue l'énergie incroyable d'une époque : ses aspirations utopiques, ses illusions généreuses et bouillonnes, son effervescence culturelle, son inventivité musicale, ses drogues, ses fanzines, ses amours libres. (Quatrième de couverture d’Eléments incontrôlés, édition Grasset).
L’auteur
Stéphane Osmont est un nom de plume. Après un grand engagement de militant politique dans sa jeunesse, il suit des études de philosophie et à Sciences Po, puis il intègre l’Ena. Il entre ensuite au ministère des Finances, où il s’occupe des affaires européennes, sous la direction de Pierre Bérégovoy. Puis il rejoint le secteur privé, et devient conseiller de grandes banques.
Stéphane Osmont a déjà publié chez Grasset une trilogie romanesque sur le capitalisme (Le Capital, Le manifeste, L’idéologie). Il y raconte dans le premier tome les dessous d’une grande banque européenne, et critique la soif effrénée d’argent. Il se penche dans les livres suivants sur l’utopie politique puis sur les médias. Son livre Le Capital a été adapté au cinéma par Costa-Gavras en 2012. Stéphane Osmont est aujourd’hui l’auteur de plusieurs films documentaires, dont Nos printemps 70, qui sera diffusé en mars en prime-time sur France 3.
Heureux les heureux
Dans le 95, qui va de la place Clichy à la porte de Vanves, je me suis souvenue de ce qui m’avait enchaînée à Igor Lorrain. Non pas l’amour, ou n’importe lequel des noms qu’on donne au sentiment, mais la sauvagerie. Il s’est penché et il a dit, tu me reconnais ? J’ai dit, oui et non. Il a souri. Je me suis souvenue aussi qu’autrefois je n’arrivais jamais à lui répondre avec netteté. ? — Tu t’appelles toujours Hélène Barnèche ? — Oui. — Tu es toujours mariée avec Raoul Barnèche ? — Oui. J’aurais voulu faire une phrase plus longue, mais je n’étais pas capable de le tutoyer. Il avait des cheveux longs poivre et sel, mis en arrière d’une curieuse façon, et un cou empâté. Dans ses yeux, je retrouvais la graine de folie sombre qui m’avait aspirée. Je me suis passée en rvue mentalement. Ma coiffure, ma robe et mon gilet, mes mains. Il s?est penché encore pour dire, tu es heureuse ? J’ai dit, oui, et j?ai pensé, quel culot. Il a hoché la tête et pris un petit air attendri, tu es heureuse, bravo. (Quatrième de couverture de Heureux les heureux, édition Flammarion)
L’auteure
Yasmina Reza, 54 ans, est l’auteure de huit pièces de théâtre, ainsi que d’essais et de deux romans. Fille d’une violoniste hongroise installée à Paris depuis la mise en place du rideau de fer, et d’un homme d’affaires d’origine juive et russe, elle y voit la source de son ton original : « Je ne crois pas écrire comme une Française, j’utilise des raccourcis, des formules très elliptiques, qui viennent de ce maniement étrange de la langue que l’on pratiquait autour de moi », a-t-elle déclaré.
Depuis le succès international d’Art, créée en 1994, ses pièces sont aujourd’hui traduites dans quelque 35 langues. Parmi les plus fameuses, Le Dieu du Carnage (2006), adaptée au cinéma par Roman Polanski, sous le titre Carnage. Dans L’Aube, le soir ou la nuit, publié en 2007, Yasmina Reza s’attaque à la vie politique, décrivant les coulisses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Indigo
Un festival culturel rassemble pendant huit jours en Inde quatre Français, deux hommes et deux femmes, qui ne se connaissent pas. Une surprise attend chacun d’eux et les confronte avec leur passé. Cette semaine bouleverse leur vie.
De Delhi à Kovalam, dans le Sud, ils voyagent dans une Inde sur le qui-vive où, juste un an après les attentats de Bombay, se fait partout sentir la menace terroriste. Une Inde où leur jeune accompagnateur indien déclare ouvertement sa haine des États-Unis. Une Inde où n’ont pas cours la légèreté et la raison françaises, où la chaleur exacerbe les sentiments, où le ciel avant l’orage est couleur indigo. (Quatrième de couverture d’Indigo, édition Gallimard).
L’auteure
Catherine Cusset, 50 ans, est l’auteure de dix romans publiés chez Gallimard, et d’un essai sur les romanciers libertins. Elle est née d’un père breton catholique et d’une mère juive de Paris. Après des études à l’Ecole normale supérieure, et une agrégation de Lettres classiques, elle rédige une thèse sur le marquis de Sade.
Elle enseigne ensuite la littérature du XVIIIème siècle à l’université américaine de Yale entre 1991 et 2002, puis met fin à cette activité afin de se consacrer entièrement à l’écriture. Elle publie notamment Le problème avec Jane (1999), construit sur une intrigue policière, qui arrive en finale du prix Médicis. Autre roman, Un brillant avenir (2008), obtient le prix Goncourt des lycéens. Certains de ses ouvrages (Jouir, La haine de la famille, etc.) se classent dans le registre de l’autofiction, un genre qui se réclame à la croisée de l’autobiographie et de la fiction. Catherine Cusset vit depuis plus de vingt ans à New-York, en compagnie de son mari.