Le psychiatre et aéronaute suisse Bertrand Piccard aime se créer de nouveaux challenges. Après avoir réussi le premier tour du monde en ballon en 1999, il se lance dans une nouvelle aventure avec l’ambition d’allier hautes technologies et maîtrise de l’énergie solaire. Le but ? Créer le premier avion fonctionnant avec la seule énergie solaire pour ensuite tenter de faire le tour du monde sans rejeter de CO2.
Solar Impulse est le nom de cet aéroplane expérimental, à mi-chemin entre l’avion et le planeur, conciliant un faible poids et une résistance à des conditions climatiques aléatoires. L’équipe qualifie d’ailleurs elle-même ce projet "d’exercice de haute voltige", mais elle est arrivée à construire un engin de 64 mètres d’envergure, composé de 11.628 cellules photovoltaïques, pour un poids de 1.600 kg.
Maîtriser l’énergie solaire
La structure en matériaux composites et la recherche sur le stockage d’énergie sont les deux enjeux centraux de ce projet. En une journée, le soleil transfère l’équivalent de 250 Watts par mètre carré. L’avion dispose de 200 m2 de cellules photovoltaïques disposées sur ses ailes, ce qui devrait permettre d’accumuler assez d’énergie pour faire tourner ses quatre moteurs.
D’autant qu’en 1903, les frères Wright avaient réussi le premier vol avec une machine ne produisant que 6 kW. Les panneaux solaires disposés sur les ailes de l’avion Solar Impulse devraient produire au moins le double d’énergie. Réaliser un premier vol à faible vitesse avec un quadrimoteur alimenté par le soleil n’est donc pas qu’un doux rêve, c’est techniquement réalisable. Depuis les années 1980, plusieurs prototypes ont été réalisé, mais n'ont pu voler que de jour. Solar Impulse espère réussir à stocker l'énergie solaire pour voler également de nuit.
Les premiers tests
Le prototype a été présenté le 26 juin 2009 sur l'aérodrome de Dübendorf, où il a été construit. Le 3 décembre 2009, un premier "saut de puce" a été réalisé avec succès sur l’aérodrome de Dübendorf et a permis d’envisager un premier vol prochainement, en fonction des conditions climatiques. Il est programmé à partir du 30 mars prochain.
Un tour du monde sans CO2
75 personnes travaillent sur le projet, rejoints depuis par plus de 100 experts et conseillers. Si le premier vol est concluant, Bertrand Piccard et André Borschberg espèrent tenter le premier tour du monde sans émission de CO2 à partir de 2012.