Un « artiste maudit qui attire les foules ». Avec Modigliani, l’œil intérieur dont Europe 1 est partenaire, le LaM s’attèle depuis le 27 février à faire découvrir le travail du peintre et sculpteur italien. Un hommage près de cent ans après la disparition de cet artiste fortement lié à l’histoire du Musée. "C’est naturel" dans un lieu qui accueille déjà une dizaine de ses œuvres, confirme la conservatrice Jeanne-Bathilde Lacourt.
Aussi, "l’artiste maudit qui attire les foules" comme l’a surnommé La Voix du Nord le week-end dernier, a séjourné à partir de 1906 à Paris. La vie culturelle très riche qu’offrait la capitale au début du 20ème siècle inspire autant qu’elle crée la patte de l’italien, entre impressionnisme et fauvisme.
Jeanne-Bathilde Lacourt souligne l'importance de l'installation à Paris dans le parcours artistique de Modigliani. "Il est arrivé à Paris en 1906 dans un Paris très cosmopolite qui attirait tous les artistes d’Europe. Dans la capitale, il fréquente beaucoup d’artistes, se rend au Louvre, au Musée du Trocadéro. De ces œuvres qu’il étudie autant qu’il admire, il essaie d’en dégager l’essence : il réunit ce qu’il trouve de plus beau. Il crée son style, des formes allongées, des yeux en forme d’amande."
Malgré vingt années de carrière, Amedeo Modigliani ne connait pas la postérité de son vivant. Tuberculeux depuis sa tendre adolescence, il meurt en 1920, à l’âge de 35 ans. Il laisse derrière lui de nombreuses productions que le LaM veut présenter aujourd’hui.
Parcours thématique. Que pourra-t-on voir dans cette exposition ? Une centaine de dessins et de peintures provenant de collections privées à l’international et de musées parisiens ont pris place au LaM. Le parcours proposé au visiteur est autant chronologique que thématique, "Modi" ayant créé essentiellement par période. Il s’est en effet concentré sur la sculpture avant-guerre avant de se tourner vers les portraits et produire des nues en fin de carrière.
L’artiste italien propose dans chacune de ses créations son "idéal de beauté" quitte à prendre quelques largeurs avec le réel. "Le dessein de l’art est de lutter contre les obligations" aimait-il à dire.
Escapade culturelle en Nord. Avec le Louvre-Lens, le Musée des Beaux-Arts de Lille, celui de la Piscine à Roubaix et cette exposition à Villeneuve-d’Ascq, un week-end en Nord est à prévoir de tout urgence pour les amateurs de beaux-arts. Dépêchez-vous, aux premières lueurs de l’été, l’exposition s’échappera sur les bords du Danube à Budapest avant de remonter à Helsinki.
De quoi le LaM est-il le nom ? "L’idée était de trouver un nom polysémique, derrière lequel on puisse mettre un peu tout ce que l’on veut" a expliqué à Europe 1 la conservatrice Jeanne-Bathilde Lacourt. La formule signifierait Lille art moderne voire même Lille arts musées.
La particularité du LaM réside dans sa volonté toujours renouvelée d’associer l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut. Dit autrement, les collections de ce musée rouvert en 2010 après quelques années de rénovation, couvrent presqu’intégralement les 20ème et 21ème siècles. Une coexistence entre art légitime et « art des fous » à souligner tant elle est rare.
Ce musée situé à Villeneuve d’Ascq en périphérie lilloise, a déjà accueilli depuis sa création plusieurs expositions remarquées : celles par exemple consacrées à Léger, Picasso, Matisse ou même encore Doisneau et Daniel Buren.
Amedeo Modigliani, L’œil intérieur, Exposition Musée LaM de Villeneuve d’Ascq du 27 février jusqu’au 5 juin 2016. En partenariat avec Europe 1.
Du mardi au vendredi de 11 h à 18 h et le samedi et dimanche de 10 h à 18 h.
Renseignements : 03 20 19 68 68 / www.musee-lam.fr