L'un des frères d'Hasna Aït Boulahcen, cousine de l'un des coordinateurs présumés des attentats du 13-Novembre, Abdelhamid Abaaoud, a été mis en examen jeudi pour non-dénonciation de crime terroriste et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris de source judiciaire.
Le jeune homme, âgé de 24 ans, a été placé par le juge d'instruction sous contrôle judiciaire, contrairement aux réquisitions du parquet qui réclamait son placement en détention provisoire, a précisé la source judiciaire.
Était-il au courant de la présence du djihadiste à Paris ? Interpellé lundi en Seine-Saint-Denis, il a été interrogé en garde à vue à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire à Levallois-Perret, dans le cadre de l'enquête sur les attentats qui avaient tué 130 personnes à Paris et Saint-Denis.
Les enquêteurs cherchent à savoir s'il pouvait être au courant de la présence à Paris de son cousin, le djihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, après les attentats, selon une source proche de l'enquête.
En contact avec sa sœur pendant sa cavale. Les investigations téléphoniques ont montré qu'il était en contact avec sa sœur durant la cavale d'Abdelhamid Abaaoud, qu'elle avait aidé à trouver une planque à Saint-Denis. Hasna Aïtboulahcen, 26 ans, Abdelhamid Abaaoud et un autre assaillant du 13 novembre, Chakib Akrouh, avaient été tués lors de l'assaut policier le 18 novembre contre cet appartement où ils s'étaient réfugiés. La veille, la jeune femme, instable et radicalisée en quelques mois, avait reçu un virement de 750 euros de la part d'un des membres de la cellule djihadiste en Belgique, Mohamed Belkaïd, tué par la police en mars 2016 lors de la traque de Salah Abdeslam.
Une action kamikaze dans le quartier de La Défense ? À l'époque, le procureur de Paris, François Molins, avait indiqué qu'Abaaoud et Akrouh projetaient une action kamikaze imminente dans le quartier d'affaires de La Défense. Selon une source proche du dossier, le frère d'Hasna Aïtboulahcen s'était présenté à la police dans la foulée de l'opération, en affirmant que sa sœur pouvait être la jeune femme se trouvant dans l'appartement, et au départ présentée à tort comme une kamikaze.
Un message effacé. Entendu comme témoin à la brigade criminelle, puis une seconde fois à la Sdat, il avait déclaré ignorer que son cousin se trouvait à Paris jusqu'à l'assaut policier, des propos contredits par un témoignage, a précisé la même source. Selon la version du jeune homme, sa sœur avait fait appel à lui pour qu'il l'aide à héberger un ami de leur cousin, venu de Syrie, mais sans qu'il sache de qui il s'agissait. Elle lui avait transmis une adresse dans un message, mais il a dit l'avoir effacée.