Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré vendredi que le gouvernement aura "recréé" d'ici 2017 plus de 9.000 emplois de policiers et gendarmes afin de lutter contre le terrorisme, contre 13.000 qui avaient été "perdus" sous la droite.
"La tâche est rude". "Alors que la police et la gendarmerie avaient perdu plus de 13.000 emplois entre 2007 et 2012, nous en aurons recréé plus de 9.000 durant ce quinquennat", a assuré le ministre à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, près de Lyon, où il a présenté ses vœux à la police. Il a égrené les moyens humains, juridiques ou en matériel que le gouvernement met en place depuis les attentats de janvier 2015 et salué la "mobilisation" des forces de l'ordre depuis un an qui, "renforcée par l'état d'urgence, a entraîné un niveau de sollicitation inédit" pour elles. "Je sais combien la tâche est rude" et "combien le découragement peut être une tentation face à des situations dont on peine à deviner le terme, face aux critiques injustes" de "commentateurs" ou aux "provocateurs qui soufflent sur les braises", a ajouté Bernard Cazeneuve, alors que les attentats de novembre ont relancé les critiques sur la réponse du gouvernement aux attaques djihadistes sur le territoire.
Cazeneuve promet des moyens supplémentaires. Le ministre a rendu un vibrant hommage aux policiers et gendarmes qui ont été "exposés comme jamais" ou sont victimes "d'agressions de toutes sortes" et de "nouveaux dangers puisque le seul fait de porter un uniforme suffit à faire de vous des cibles". Il a également dit connaître "l'impatience" des policiers confirmant les promesses du gouvernement de les doter de nouveaux moyens et d'une meilleure protection judiciaire. Il faut les "concrétiser au plus vite", a-t-il reconnu.
Une visite dans la famille Cornara. Bernard Cazeneuve a auparavant rendu visite à la veuve et au fils d'Hervé Cornara, chef d'entreprise décapité en juin 2015 par Yassin Salhi et dont l'entreprise est située dans la banlieue de Lyon. La famille a récemment indiqué se sentir délaissée alors que les hommages se sont multipliés pour les victimes des attentats de janvier 2015. Salhi, qui avait recouru à une mise en scène islamiste, s'est suicidé en prison en décembre.