L'actu. Une enquête avait déjà été ouverte en mai dernier sur la gestion de la police municipale à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Le parquet de Nanterre a relancé ses investigations après avoir été alerté mi-décembre par des syndicats de policiers municipaux sur de possibles dérives, révèle Médiapart vendredi.
L'enquête initiale. Le parquet de Nanterre s'était saisi de l'affaire après avoir reçu une lettre anonyme dénonçant des écoutes sur les appels sortants passés depuis leur central par les policiers. Normalement, une telle pratique doit être déclarée à la Cnil et spécifiée aux policiers, ce qui n'était pas le cas d'après Médiapart.
Les dérives dénoncées. Mi-décembre, deux syndicats policiers municipaux, l'USSPM et le SNPM-FOn ont remis un courrier au procureur. Ils assurent que des agents exerceraient leurs missions sans être agréés ni assermentés, ils dénoncent eux aussi l'enregistrement de conversations téléphoniques sortantes non déclarées à la Cnil. Enfin, les syndicats accusent le maire de Levallois, Patrick Balkany, et son épouse et première adjointe, Isabelle Balkany, d'utiliser des policiers municipaux, en civil, comme chauffeurs.
La réaction. "Je ne vois pas le problème. Ils sont effectivement affectés au maire, enfin au cabinet, et lui servent de chauffeurs. Ça nous évite de nous tamponner des gardes du corps ! Car nous recevons des menaces, comme pas mal de responsables politiques, juifs notamment", a réagi Isabelle Balkany auprès de Médiapart.
De nouvelles investigations. "Ces éléments nouveaux portés à la connaissance du parquet méritent une vérification", a indiqué le procureur de Nanterre Robert Gelli. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne de la police judiciaire parisienne. "Des auditions vont être effectuées, dans un premier temps avec des membres de la police municipale", a précisé Robert Gelli.
Une manifestation. Plusieurs policiers municipaux ont manifesté jeudi sous les fenêtres de la mairie de Levallois à l'appel des deux syndicats. Ils dénonçaient notamment "une direction autocratique". "On demande la suspension à titre conservatoire du directeur de la police municipale et de la directrice de la sécurité publique", avait ainsi expliqué Frédéric Foncel, secrétaire général du SNPM-FO.