L'info. Un capitaine de police du commissariat de Lille a été mis en examen mercredi dans le cadre d'une enquête sur de vols commis chez des personnes décédées. Le fonctionnaire de 40 ans est soupçonné d'avoir revendu sur internet des objets qu'il avait dérobés. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Les "enquêtes-décès" au coeur de l'affaire. Le policier travaille en fait pour le service du quart, qui intervient sur tous les faits divers, et notamment les décès. Et au cours d'enquêtes-décès, ces constatations menées lorsqu'une personne décède de mort naturelle à son domicile, il en aurait profité pour commettre ses larcins.
Un ordinateur retrouvé sur le web. C'est le fils de l'une de ces personnes décédées, au domicile de laquelle une enquête avait eu lieu, qui a retrouvé sur un site de vente en ligne l'ordinateur de son père qui avait disparu. Le vendeur avait laissé un numéro de téléphone pour être contacté par un éventuel acheteur. Il n'a donc pas été difficile pour la police des polices de remonter jusqu'au capitaine lillois.
28 ventes suspectes. Ordinateurs portables, GPS, téléphones portables, appareils photos numériques ou encore foulards de grande marque auraient ainsi été volés puis revendus entre 2010 et 2012. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a repéré 28 ventes suspectes en tout. Le montant du préjudice reste encore à déterminer précisément, mais avoisine pour l'instant les 5.000 euros, selon le procureur.
Une "atteinte à la mémoire des morts". Un comportement inacceptable, pour le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre. "Il s'agit de faits extrêmement graves. Et il y a une dimension supplémentaire dans cette affaire, c'est l'atteinte à la mémoire des morts. C'est pour les familles un acte terrible. Le rôle du policier est de faire respecter la loi et elles ont l'impression d'être trompées", a-t-il déclaré.
Le policier reconnaît les vols. Après avoir nié pendant sa garde à vue, le policier a finalement reconnu les faits devant le juge d'instruction. Ce dernier a donc retenu la qualification de "vol aggravé" pour la mise en examen, alors que le parquet avait demandé le "recel aggravé". L'instruction devra déterminer si le policier a volé ces objets lui-même lors des enquêtes, ou même s'il s'est effectivement rendu dans les domiciles concernés.
Pendant l'enquête, le policier n'est pas encore suspendu, mais "nous appliquerons la sanction administrative" le cas échéant, a précisé Didier Perroudon, directeur de la sécurité publique du Nord. Le capitaine a par ailleurs été placé sous contrôle judiciaire.