Où sont passés Pierrette, Jacques, Éric et Bruno ? Cette famille de Boutiers-Saint-Trojan, en Charente, s'est volatilisée le soir de Noël 1972. Aucun indice n'a jamais été retrouvé pour pouvoir comprendre ce qui leur est arrivé. Mais, mercredi, grâce aux nouvelles méthodes techniques et scientifiques, des recherches ont repris pour tenter de localiser les corps ou la voiture des quatre disparus . Et peut-être résoudre enfin une énigme vieille de près de quarante ans.
Ce dossier, digne d’un épisode de la série Cold Case, est un cas "unique dans les annales judiciaires françaises", affirme La Charente Libre, qui rappelle que même dans l’affaire du Dr Godard, des éléments avaient pu être retrouvés. Rien de tel dans le cas de la famille Méchinaud, qui s’est mystérieusement volatilisée.
Radars terrestres et subaquatiques
Le 24 décembre 1972, un brouillard épais s'est abattu sur la région charentaise. La famille Méchinaud a passé le réveillon chez des amis. A 2 heures du matin, Jacques et Pierrette, respectivement 31 et 29 ans, montent dans leur Simca 1 100 grenat, avec leurs deux enfants Eric, 7 ans, et Bruno, 4 ans. Leurs amis les saluent depuis le perron de leur maison. Ils ne les reverront plus jamais : la famille entière a disparu sans laisser la moindre trace derrière elle.
Les recherches ont été reprises à la demande de la sœur et de la nièce de Jacques Méchinaud, raconte La Charente Libre. Les enquêteurs vont donc utiliser des radars terrestres et subaquatiques, qui permettent "d’effectuer des recherches dans des lieux qui n’avaient pas été sondés lors de l’enquête initiale ou qui ne l’avaient été qu’avec les moyens de l’époque", selon le parquet d’Angoulême. Une équipe de spéléologues, ainsi que des plongeurs et un hélicoptère ont été mobilisés.
Les gendarmes ont sondé une rivière :
"Tout le monde y passera"
Pour l’heure, "aucune hypothèse d’enquête ne peut être privilégiée", a précisé le parquet. A l’époque, les gendarmes avaient tout d’abord pensé à un accident, rapportait Libération en 2003. Mais les enquêteurs avaient ensuite découvert des éléments troublants : Pierrette avait un amant, ce qui avait rendu son époux furieux.
Un ancien collègue et voisin de Jacques Méchinaud a même rapporté des propos inquiétants à Libération. "Si un jour j’apprends que ma femme me trompe, tout le monde y passera. Il n’y aura pas de rémission", lui aurait confié le père de famille.
L’histoire a marqué durablement le village de Boutiers. Les journalistes ayant travaillé sur l’affaire sont restés obsédés, tout comme un gendarme de Cognac et un garde-champêtre. A l’époque, rapporte Libération, ce dernier s’était tellement passionné pour ce mystère qu’il avait fait venir un radiesthésiste, sans résultat.