Les experts judiciaires ne doivent remettre leur rapport définitif qu’en décembre prochain. Mais Libération dévoile samedi les conclusions d’un document préliminaire qui vient d’être remis aux juges en charge de l’enquête sur le crash du vol AF 447 Rio-Paris, en juin 2009. Principal enseignement : les sondes Pitot, qui donnent la vitesse des avions, ne sont pas les seules en cause.
En décembre dernier, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) avait publié un rapport qui indiquait : "le BEA confirme que le phénomène d'incohérence de mesure de vitesse a été l'un des éléments d'une chaîne d'événements ayant conduit à l'accident, mais ne peut l'expliquer à lui seul".
La maintenance en cause ?
De leur côté, les experts judiciaires confirment que les sondes Pitot "sont bien un ‘élément constitutif’ du crash", écrit Libération. Leur maintenance pourrait aussi avoir été défectueuse. Selon le quotidien national, "les Pitot pourraient ne pas avoir été nettoyées assez souvent". "L'ensemble des procédures définies par les constructeurs et les autorités ont été parfaitement respectées quant au rythme d'inspection et de nettoyage par Air France", a rétorqué sur Europe 1 Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général d'Air France.
De nouvelles recherches
Mais, "la recherche d’autres éléments probants est nécessaire", ajoute le rapport des experts judiciaires. Tout comme le disait le BEA il y a quelques mois.
Seules les boîtes noires de l’appareil permettraient de faire avancer significativement l’enquête. Dominique Bussereau, le secrétaire d’Etat aux Transports, a fait savoir vendredi qu'il avait demandé au Bureau d'enquêtes et d'analyses de poursuivre ses recherches en mer pour tenter de retrouver des débris. "Une dernière chance", a-t-il reconnu.