La petite commune de Nangis est dévastée. Les habitants pleurent mercredi la mort de cinq enfants et d'un animateur, âgé de 25 ans. Ces derniers ont été tués mardi soir dans une collision frontale entre leur minibus et un poids lourd, sur une route départementale près de Troyes, dans l'Aube. Les adolescents, âgés de 11 à 14 ans, étaient partis pour la journée pour une excursion.
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"J'ai tellement pleuré". Pour leur rendre hommage, une veillée était organisée devant la mairie de Nangis. En arrivant, certains se prennent dans les bras, s'embrassent. D'autres allument plusieurs bougies en mémoire des victimes. Au milieu d'eux, Patricia se laisse submerger par l'émotion. "Mon Dieu, c'est triste. C'est un drame, c'est dur, c'est trop triste pour les Nangissiens", crie-t-elle en larmes.
Aurélie, elle, se jette dans les bras d'une voisine. Elle vient d'apprendre la mort d'Eloïse, la meilleure amie de sa nièce, avec qui elle avait passé un après-midi, la semaine dernière. "On a été à la piscine ensemble. Et là, de savoir qu'elle n'est plus là, ça me fait mal, non seulement pour moi, mais aussi pour ma nièce, pour ses parents, pour tout le monde. C'est très dur", réagit-elle au micro d'Europe 1.
Un peu plus loin, Elisabeth a les yeux dans le vague. Elle est sous le choc. L'animateur, Jason, mort dans l'accident, était l'un de ses amis. "Il savait apporter sa touche de bonne humeur, partager sa joie de vivre. Ça me fait vraiment mal au cœur. J'ai tellement pleuré en apprenant la nouvelle, que maintenant les larmes ne coulent plus", confie-t-elle.
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"Apprendre aux enfants à surmonter la mort". Christelle a elle aussi veillé mardi soir pour rendre hommage aux victimes. Sa fille a perdu sa meilleure amie, âgée de 12 ans et collégienne en 6ème. Face à sa tristesse et à son mutisme, Christelle est désemparée. "La meilleure copine de ma fille est partie. C'est très dur. C'est une petite qui venait à la maison. C'était une petite fille superbe, très polie. Ma grande est trop choquée. Les enfants pleurent, notre rôle c'est d'être fort et en fin de compte, on n'est pas si fort que ça. C'est ça le plus dur : essayer de ne pas pleurer avec eux. Il va falloir apprendre aux enfants à surmonter la mort", confie-t-elle.
Un aller-retour en car près du lieu de l'accident. La plupart des habitants ont attendu le retour du car qui transportait les familles des victimes. Ces derniers s'étaient en effet rendus en car au funérarium où reposent le corps des enfants et de l'animateur. Certains parents maintenaient les rideaux du bus bien fermés pour préserver leur intimité. D'autres sortaient par la porte avant et s'effondraient en sanglots dans les bras des médecins présents.
La plupart des parents sont repartis dans la nuit après avoir passé près de trois heures au funérarium. Ils attendent à présent de récupérer les corps de leurs enfants qui devraient leur être rendu dans le courant de la journée. Pour tous, une cellule psychologique a été mise en place à la mairie de Nangis, jusqu'à vendredi.