Au moins deux personnes sont mortes mardi matin dans l'accident d'un autocar qui s'est couché sur une bretelle de sortie de l'autoroute A 36 à Sausheim, dans la banlieue de Mulhouse. Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, avait dans un premier temps mentionné la mort de trois personnes avant de réviser ce bilan. Il doit se rendre sur place dans l'après-midi.
13 blessés graves
L'accident a également fait 32 blessés, six dont le pronostic vital est engagé et sept autres grièvement touchés. Selon les informations recueillies par Europe 1, l'autocar transportait des adultes polonais et ukrainiens. Circulant dans le sens Allemagne-Belfort, il s'est couché sur le flanc peu après 8 heures pour une raison encore indéterminée.
Les blessés graves souffrent notamment de "sérieuses fractures et de lésions internes", a expliqué un responsable des pompiers du Haut-Rhin. "Ils seront opérés dans les heures qui viennent", a-t-il ajouté. "C'est un accident très grave" et "nous avons eu de la chance que le car n'ait pas brûlé", a-t-il assuré.
Les blessés ont été transférés dans différents hôpitaux à Mulhouse, Colmar et Strasbourg ainsi qu'à Bâle, en Suisse. Sept autres passagers ont été légèrement blessés.
Le reste des voyageurs a été rassemblé dans un complexe sportif de l'agglomération auquel la presse n'avait pas accès. Selon les autorités sur place, aucun enfant n'était à bord. Les opérations de sauvetage se sont terminées vers 13 heures, après la confirmation qu'aucune victime ne se trouvait sous le véhicule.
Le chauffeur et son assistant entendus
En examinant la liste des passagers censés être présents à bord du car, "cinq personnes manquent encore à l'appel", a précisé le préfet du Haut-Rhin, Alain Perret. Selon un responsable sur place, il pourrait s'agir d'Ukrainiens sans papiers qui auraient quitté le lieu du drame avant l'arrivée des secours. "Ou bien il s'agit d'une erreur dans la liste", a ajouté ce responsable.
Le chauffeur polonais et son assistant, indemnes, ont été placés en garde à vue à la gendarmerie. Leur audition devait durer jusqu'à mercredi au moins. "Les premières mesures d'alcoolémie et de stupéfiants sont négatives", a fait savoir le procureur de la République de Mulhouse, Hervé Robin. D'autres analyses sont en cours pour confirmer ces résultats.
Le car avait passé les "examens techniques requis"
Le car accidenté transportait au total 65 touristes et 3 membres d'équipages. Affrété par la société polonaise Albatros, était parti de Slubice, en Pologne, et assurait une liaison vers le sud de la France, passant notamment par Mulhouse, Cannes, Toulon, Lyon, Marseille et Nice, selon un communiqué du transporteur. Ce dernier a affirmé que l'autocar avait "passé tous les examens techniques requis".
"Objectivement on peut penser" que la vitesse est en cause, a avancé le procureur de la République, alors que deux marques noires sur une vingtaine de mètres sur les lieux de l'accident témoignaient d'un freinage brusque et d'une embardée.
Le plan rouge activé
La préfecture a activé le plan rouge prévu en cas de nombreuses victimes. Quelque 150 pompiers avec une cinquantaine de véhicules ont été dépêchés sur place et cinq hélicoptères ont transporté les blessés les plus graves vers les hôpitaux de la région.
"La violence du choc est toujours importante quand il s'agit d'un bus", a souligné le colonel Pierre Alamand au micro d'Europe 1. "Il n'y a pas eu d'impact, le bus a terminé sa course en glissant sur la route", a-t-il ajouté. "Vous imaginez, s'il y avait eu un impact frontal...".