Trois gardes à vue. La garde à vue de deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans et "auteurs principaux" de l'agression commise dimanche sur un jeune handicapé à Fontaine, dans l'Isère, a été prolongée mardi. Un troisième mineur, âgé de 16 ans, interpellé mardi, se trouvait également toujours en garde à vue. Le 4e mis en cause, âgé de 12 ans, a été entendu avec sa mère mardi matin, mais en raison de son âge "il n'est pas accessible à une sanction pénale".
Des faits passibles de 2 ans et 6 mois de prison. Ils doivent être présentés mercredi matin à un juge pour enfant. Le parquet de Grenoble a requis leur mise en examen pour "violences sur personne vulnérable en réunion" et pour l'"enregistrement et la diffusion d'images de violence". Pour ces faits, ils encourent 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, une peine maximale diminuée par deux dans leur cas en raison de l'excuse de minorité.Toutefois, "la réponse en matière de mineurs est d'abord éducative", a souligné le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat .
Retour sur les faits. L'agression a eu lieu dimanche dans le parc de La Poya à Fontaine, dans l'agglomération de Grenoble. Sur la vidéo, qui a suscité beaucoup d'émoi sur internet, on voit les deux jeunes tenir leur victime par les bras, le bousculer, puis le pousser dans un ruisseau, lui immergeant les pieds et les mollets.
La victime à l'hôpital pour des examens. Le jeune handicapé, âgé de 18 ans, restait hopsitalisé lundi pour des examens. Il ne souffre que d'un hématome à la joue. Scolarisé en institut médico-éducatif, il avait déposé plainte à la gendarmerie de Tullins , dans l'Isère lundi après-midi.
"Un jeu" pour "s'amuser à ses dépens". "Le mobile profond exprimé à plusieurs reprises par les jeunes était qu'ils ont agi par jeu. L'idée clairement exprimée au départ était de mettre la victime dans l'eau et le but recherché de s'amuser à ses dépens", a indiqué le procureur Coquillat. Le magistrat a également évoqué la possibilité "d'un contentieux" entre ces jeunes qui se connaissaient à la suite d'une précédente bagarre avec des jeunes de la Villeneuve, un quartier sensible de Grenoble, ou "pour une affaire encore plus sombre de vol dans un supermarché". "On peut s'interroger sur la raison, en dehors de la bêtise. C'était une proie facile", a-t-il poursuivi.
Des jeunes inconnus de la justice. Aucun des protagonistes n'était connu de la justice. L'acteur principal, âgé de 14 ans, faisait cependant l'objet d'une assistance éducative après avoir été renvoyé de son établissement scolaire pour violences et était "dans une phase inquiétante", selon le procureur.
La mobilisation des internautes. La vidéo a suscité près de 19.000 commentaires sur Facebook. Une pétition demandant à ce que son auteur "aille en prison pour avoir humilié un handicapé" a récolté plus de 46.000 "Likes". Le contenu a été signalée à la plateforme de signalement des contenus illicites de l'internet et avait été retirée de Facebook mardi midi. Évoquant ces réactions "extrêmement violentes des internautes" vis-à-vis des auteurs de l'agression, le procureur de Grenoble a estimé que ceux-ci ont "peut-être commencé à prendre conscience qu'ils avaient dépassé les bornes".
LES FAITS - Ils agressent un handicapé mental et diffusent la vidéo
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