Il n'y aurait pas eu de "tentative de commencement d'exécution" mais un "projet intellectuel", celui d'enlever le juge Albert Lévy. Le groupe islamiste Forsane Alizza, visé par le coup de filet de la semaine dernière dans les milieux radicaux, aurait bien envisagé bien le rapt d'un magistrat, selon une information révélée par Europe 1 et confirmée par le procureur de Paris. Un juge "lyonnais avec lequel avait eu maille à partir l'un des membres de la cellule lyonnaise" et qui avait la particularité de porter un nom juif : Albert Lévy.
Il avait traité le dossier d'un des suspects
Albert Lévy est l'actuel vice-président du tribunal de grande instance de Lyon, chargé de l'instruction. Ce magistrat avait suivi un dossier dans lequel un des hommes de Forsane Alizza avait été condamné en juin 2010 à deux ans de prison dont un an ferme pour avoir "privé de soins" ses cinq enfants et les avoir empêchés d'aller à l'école, comme l'a confirmé mardi le procureur de Paris, François Molins. Des personnalités qui "s'étaient prononcées publiquement ou sur Internet contre la communauté musulmane" étaient également visées.
Un magistrat désormais sous protection
Albert Lévy est décrit par des proches comme un magistrat atypique, controversée, en froid avec sa hiérarchie. Il est clairement marqué à gauche politiquement. Délégué du syndicat de la magistrature (SM), il s'était mis en disponibilité en 2007 pour préparer les législatives à Lyon sous les couleurs des Verts. Il avait dû y renoncer faute de soutien du Parti socialiste. Ce magistrat a également travaillé dans le Var, où il fut chargé de la lutte contre l'affairisme toulonnais.
Dans les années 90, Albert Lévy avait déjà subi des attaques antisémites. Albert Lévy serait depuis vendredi sous protection policière, selon les informations d'Europe 1.