Pour retrouver la trace d’Alessia et Livia, les deux jumelles suisses portées disparues presque deux semaines, les enquêteurs mobilisés sur cette affaire tentent de retracer les derniers déplacements de leur père, Matthias Schepp, qui s’est suicidé en Italie le 3 février au soir. Les dernières informations collectées jeudi permettent de déterminer qu’avant cette date il a fait un voyage entre Bastia et Toulon. Il était alors seul.
Le point de départ de cette affaire se situe dans le canton de Vaud, en Suisse. C’est là que le père des fillettes les aurait enlevées le 30 janvier dernier. Ensemble, ils ont fait une première traversée en ferry, entre Marseille et Propriano en Corse. C’était le 31 janvier.
Le lendemain, le 1er février, Matthias Schepp aurait repris un ferry, depuis Bastia cette fois, et direction Toulon. Mais il était alors seul, sans les fillettes, selon les derniers éléments de l’enquête. Il était "a priori seul car il avait acheté un billet pour une personne, on vérifie qu'il n'était pas accompagné", a précisé une source judiciaire. Une fois de retour sur le continent, dans le Var, Matthias Schepp a posté une lettre à l’intention de la mère des fillettes dans laquelle il annonce son suicide.
Des recherches qui se concentrent en Corse
"Les recherches sur le terrain afin de retrouver les jumelles se concentrent actuellement en Corse", a précisé un porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, lors d'une conférence de presse.
Mercredi, une vingtaine de gendarmes, appuyés par un hélicoptère et un chien, ont tenté de mettre la main sur des éléments permettant de faire avancer l’enquête. Et ce, durant deux heures aux abords de la plage de Baracci, un site protégé situé à l’entrée de la ville. Les recherches se sont avérées vaines, même si deux poupées ont été découvertes dans des buissons. Mais elles ne semblent pas appartenir aux deux petites filles.
Le scénario plus "tragique"
Les policiers italiens sont de leur côté à la recherche du magnétophone dont Matthias Schepp ne se séparait jamais. Un appareil qui "pourrait contenir un message donnant des informations sur le sort" des jumelles, ont-ils dit à l'agence italienne Ansa.
Même si les derniers témoignages recueillis restent flous, les enquêteurs ont précisé qu'ils prenaient toute nouvelle information au sérieux. Mais ils ne cachent pas leur pessimisme. "La plus triste et la plus tragique [hypothèse] serait qu'il ait mis fin aux jours des petites filles, qu'il les ait tuées, soit durant la traversée entre Marseille et Propriano, soit par la suite", a reconnu dès mercredi le procureur de la République de Marseille. La piste d'un empoisonnement est notamment étudiée de très près.