Des jumelles helvétiques de six ans sont portées disparues depuis plus d'une semaine. Leur père Matthias Schepp, accusé par la mère, Irina Lucidi, d’avoir enlevé Alessia et Livia le 30 janvier, s'est suicidé en Italie, le 4 février.
Les enquêteurs piétinent pour tenter de retrouver les deux petites filles et les recherchent en Suisse, en Italie et en France. Ils ont annoncé mardi n’’avoir "reçu, pour l’instant, aucun témoignage de la présence des jumelles en Suisse, en France ou en Italie depuis le dimanche 13h". Europe1.fr revient sur les éléments connus sur cette affaire.
La piste française. L’affaire a mené les enquêteurs jusqu’en France, car le père des jumelles aurait passé la frontière entre la Suisse et la France, le soir de la disparition des petites filles. Le 31 janvier, l’homme a été vu dans une agence de voyage de Marseille, dans laquelle il a acheté, seul, un ticket de ferry pour trois personnes, pour le soir même, pour Propriano, en Corse. Selon une information d'I-Télé, Matthias Schepp aurait bien pris le cargo.
De la Cité phocéenne, Matthias Schepp écrit une carte à sa femme et lui explique qu’il ne peut pas vivre sans elle. Deux jours plus tard, il effectue des retraits d'argents importants - environ 7.500 euros - dans des distributeurs du centre-ville de Marseille. Enfin, Matthias Schepp a envoyé une lettre timbrée à sa femme, le mercredi de Toulon. Ce sera le dernier signe de Matthias Schepp en France.
Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à la piste corse. Des investigations ont débuté dimanche pour détecter une éventuelle présence des jumelles sur l’île de Beauté. Les policiers en charge de l’enquête examinent notamment les enregistrements vidéo du cargo de la Compagnie méridionale de navigation (CMN) à bord duquel les deux fillettes, Alessia et Livia, 6 ans, et leur père Matthias Schepp auraient pu voyager.
Les billets du père ont bien été contrôlés. Seulement, cet élément ne constitue pas pour autant une preuve irréfutable et encore moins que la famille entière aurait débarqué en Corse, d'autant que la cargo mixte se rendait ensuite en Sardaigne. Les employés de la compagnie et de nombreux passagers ont été entendus par les enquêteurs. Un appel à témoins a été lancé.
La piste italienne. Après sa virée à Marseille, le père d’Alessia et Livia a été vu à Naples, en Italie, le 3 février. Il y mangeait une pizza. Le soir-même, l’homme s’est suicidé en se jetant sous un train. Son corps a été retrouvé par les carabiniers le vendredi, à Carignola, dans le sud du pays. Seule une petite centaine d'euros a été retrouvée sur lui.
Cette journée-là, Matthias Schepp a visiblement pris le temps d'envoyer "plusieurs courriers" à la mère des jumelles, et dans lesquels il aurait placé "tout l'argent retiré à Marseille", "un total d'environ 8.000 euros", a expliqué le frère d'Irina Lucidi, Valerio Lucidi. "Il n'y a aucune lettre qui accompagne l'argent. Cela nous inquiète car l'hypothèse qu'il aurait payé quelqu'un pour garder les enfants ne tient plus", a-t-il ajouté.
Depuis la découverte du corps de Matthias Schepp, les enquêteurs s’activent en Italie. Les recherches pour retrouver les jumelles mobilisent des hélicoptères et des unités cynophiles.
L’oncle des petites filles, Valerio Lucidi, a affirmé samedi à la chaîne publique italienne Rai2, que les "fillettes ont été vues", vendredi soir, à Monza, au nord de l'Italie, en compagnie d'une femme blanche aux cheveux bruns".
La piste suisse. Les deux fillettes ont été vues pour la dernière fois au domicile de leur mère, à Saint-Sulpice, à l’ouest de la Suisse, le 30 janvier. C’est à cette date que la mère s’est présentée dans la soirée auprès de la police suisse. Depuis, les enquêteurs n’ont obtenu aucun témoignage qui permette d’affirmer ou d’infirmer que les petites de six ans ont quitté la ville ou même le pays, malgré le périple de leur père. Un testament a été découvert au domicile de Matthias Schepp, daté du 27 janvier.
Le père des jumelles a laissé chez lui en Suisse aussi bien leurs vêtements et effets personnels que les sièges-auto des deux enfants, ce qui laisserait penser qu'il a effectué seul le voyage depuis Lausanne au cours duquel il a fait étape à Marseille. Les enquêteurs avait émis l'hypothèse que le père aurait pu payer quelqu'un pour s'occuper des fillettes, avec l'argent qu'il a retiré en France.
Des opérations de recherches de grande envergure ont été entreprises en Suisse. Les domiciles des parents ont été fouillés à trois reprises et une enquête de voisinage a été réalisée auprès de 80 ménages dans 60 habitations différentes. Et quatre bateaux stationnés dans les ports de Morges et Vidy, appartenant à l’employeur du père, ont aussi été minutieusement fouillés, de même que les ports de la région.