L'INFO. C'est un dossier aussi rare que délicat qui s'est retrouvé devant le tribunal correctionnel de Lille, lundi. Une professeur d'anglais de 33 ans du collège Louise-Michel de Lille est soupçonnée d'avoir eu des relations sexuelles avec l'une de ses élèves, âgée de 14 ans à l'époque. Elle risque théoriquement dix ans de prison pour atteintes sexuelles sur mineurs et 75.000 euros d'amende. Le tribunal a prononcé le huis clos que réclamait la partie civile pour "la sérénité des débats et pour, aussi, leur dignité à toutes les deux". Le jugement a été mis en délibéré au 7 octobre.
Une liaison découverte par la mère. C'est la mère de la jeune fille qui a découvert en avril dernier la relation particulière qui liait l'élève et la prof à travers les textos qu'elles s'échangeaient. Des messages explicites qui ne laissaient aucun doute sur la nature de leur liaison. Personne dans le collège ne s'était rendu compte jusque-là de cette histoire d'amour interdite. Placée en garde à vue fin avril, la professeure a reconnu d'emblée entretenir une relation amoureuse avec l'adolescente, qui aurait débuté deux ans plus tôt, alors qu'elle n'était âgée que de douze ans.
"Rien à voir avec de la pédophilie". Les deux amoureuses se retrouvaient régulièrement chez l'enseignante depuis le début de leur relation, en septembre 2011. Une relation discrète mais non moins "grave" selon le rectorat, qui a décidé de suspendre la prof d'anglais à titre conservatoire bien que ces poursuites ne l'empêchent légalement de continuer à enseigner. Libérée au terme de sa garde à vue sous contrôle judiciaire avec obligation de suivi psychologique, interdiction d'entrer en contact avec la jeune fille et ses proches, de se rendre aux abords et dans l'enceinte du collège, l'enseignante avait obtenu le report de son procès au mois de juin. Lundi, elle comparaissait donc libre à l'audience. Selon son avocate, la relation était consentie et n'a "rien à voir avec de la pédophilie". Le parquet a requis, lui, huit mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve. Pour cette mise à l'épreuve, le ministère public a requis une obligation de soins, l'interdiction de contacter l'adolescente ou de se rendre chez elle, d'exercer toute profession en lien avec les mineurs et de communiquer avec la presse. L'enseignante sera désormais fixée le 7 octobre.