L'info. Les quelque 2.000 policiers du département du Val-d'Oise doivent désormais tous déposer leurs armes de service après leur travail. Cette mesure est un ordre de leur hiérarchie, après le suicide de deux de leurs collègues vendredi.
Une mesure "inadmissible et inappropriée", selon le syndicat de police Synergie (seconde organisation d'officiers). De son côté, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a indiqué mercredi qu'elle avait été décidée "dans un souci de protection et de prévention". Selon la DGPN, après le suicide coup sur coup, vendredi, de deux policiers du Val-d'Oise à l'aide de leurs armes de service, la directrice départementale de la sécurité publique (DDSP) a demandé "le soir même" à ses troupes de déposer leurs armes en quittant leur service. "C'est à titre conservatoire et provisoire", en "attente" d'une réunion avec la "cellule de veille", dévolue aux suicides et mise en place dans la police, à grande échelle, il y a quelques années.
La police particulièrement touchée par le suicide. Pour Synergie, cette mesure relève de l'"infantilisation" des policiers. Le syndicat met par ailleurs en avant la "mise en danger de leur intégrité", invoquant à cet égard le règlement général d'emploi de la police en matière d'armes. Celui-ci indique que le policier hors service est autorisé à porter son arme de service sur son ressort territorial d'exercice de son métier ou sur son trajet domicile/lieu de travail. Il ne peut alors l'utiliser que dans le cadre de sa fonction. Sont généralement totalement désarmés les policiers dits "vulnérables", comme ceux fragiles psychologiquement.
Les suicides sont un problème récurrent dans la police et leur taux est un peu plus élevé que celui de la moyenne de la fonction publique et de la moyenne nationale, selon les études réalisées à ce sujet, soit une cinquantaine par an. Il y en a eu une dizaine cet été, selon plusieurs sources policières, "sans lien direct" établi avec la fonction de policier, ce qu'ont également souligné ces mêmes études.