Khoren, l'enfant de 11 ans retrouvé jeudi dernier pendu à un porte-manteau dans son école à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi. Après 35 minutes de massage cardiaque, l’écolier de CM2 avait été hospitalisé à l'hôpital de la Timone, à Marseille, dans un état grave. Son état de santé s’était progressivement dégradé. Mardi, Khoren était en état de mort cérébrale.
Le procureur de la République de Tarascon, Christian Pasta a fait savoir de son côté que les enquêteurs privilégiaient de façon "quasi-certaine" la thèse de l’accident. L’autopsie, qui n’a pas encore eu lieu, devrait fournir quelques détails supplémentaires.
"Va dans le couloir"
Décrit comme joueur et gai-luron, Khoren avait été exclu de sa classe car il se montrait agité, et "n'a pas voulu corriger le devoir", selon le procureur. Selon ses camarades, cités par le site du quotidien régional La Provence, le jeune garçon aurait pris au pied de la lettre les propos de son institutrice, qui lui aurait lancé : "va donc dans le couloir faire comme les manteaux qui, eux, ne travaillent pas".
D’après les premiers éléments de l’enquête, l'enfant est resté seul durant 45 minutes, après avoir été exclu de sa classe. "Il a patienté pendant plus de 40 minutes avec un comportement tout à fait normal. Il battait le rythme avec les pieds", a développé le commissariat de police.
Luc Chatel exprime sa "profonde tristesse"
Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a réagi à l'annonce de la mort de l'enfant, exprimant sa "profonde tristesse". "Luc Chatel tient à présenter, en son nom propre et au nom de l'ensemble du ministère de l'Education nationale, ses plus sincères condoléances à la famille du jeune garçon", a ainsi indiqué un communiqué.
En outre, le ministre a tenu à "rendre hommage à l'équipe pédagogique de l'école André Benoît d'Arles qui a su faire preuve de sang-froid et de dignité au moment du drame et dans les jours qui ont suivi".
Débat sur la responsabilité
La famille, qui n'a pour l'heure pas déposé plainte, "est dans la réflexion. Ils ont vécu des moments particulièrement dramatiques et ces décisions seront prises plus tard", a indiqué leur avocat, Me Louis Sayn-Urpar.
Une analyse juridique va se poursuivre pour établir s'il y a une responsabilité dans cette affaire", a précisé le procureur. La jurisprudence est en effet très variable dans le cas du décès d'un élève dans son établissement scolaire, l'école n'étant pas toujours jugée responsable. Seule certitude, l'Education nationale n'a jamais défini de procédure lorsqu'un élève est exclu de classe.