10 jours après la spectaculaire attaque du RER D à Grigny dans l'Essonne, 19 personnes ont été interpellées mercredi matin, lors d'une opération de police de grande ampleur menée notamment dans la cité sensible de Grigny 2. Entre 180 et 190 policiers, dont une équipe du RAID et du GIPN, ont investi au petit matin cette cité classée "zone de sécurité prioritaire". Par ailleurs, une personne s'est rendue d'elle-même à la police.
Des suspects particulièrement jeunes. Les personnes interpellées sont âgées de 13 à 19 ans. Douze d'entre elles sont des mineurs. Les policiers ont saisi au domicile des suspects des éléments utiles à l'enquête, comme des ordinateurs, des téléphones portables, vêtements ou des cartes d'identité.
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Six plaintes déposées. Les faits qui leurs sont reprochés remontent au 16 mars dernier. Vers 22 heures, un groupe d'une vingtaine de jeunes avait attaqué une rame du RER D. Ce raid n'avait pas fait de blessé mais avait impressionné et donné lieu à une polémique sur l'insécurité dans les transports d'Ile-de-France. Et pour cause, en moins de 10 minutes, huit à neuf passagers avaient été victimes de vols avec violence et six plaintes ont été déposées. Les personnes interpellées mercredi sont par ailleurs soupçonnées d'avoir participé à deux autres attaques "de plus petite ampleur" perpétrées les 15 et 13 mars toujours sur le RER D. La peine maximale pour de tels faits, vols avec violence commis en réunion dans un moyen de transport, est de dix ans de prison.
"Comme une attaque de diligence". C'est en ces termes qu'un jeune étudiant avait raconté l'agression dont il a été victime. Alors que le RER était stationné en gare de Grigny, une vingtaine de jeunes qui avaient le visage dissimulé avaient actionné la sonnette d'alarme engendrant l'arrêt du train. Sous la menace, ils avaient alors exhorté les passagers à leur remettre tout ce qu'ils avaient sur eux : portables, portefeuilles et sacs à mains. "Moi, j'ai pris un coup de poing et du gaz lacrymogène dans les yeux. Ils ont arraché le sac à main de mon amie et m'ont pris mon argent. C'était rapide, violent et cela avait l'air très organisé", commentait un jeune étudiant au micro d'Europe 1.
Pour la droite, la gauche responsable. Une attaque qui avait suscité l'indignation de la classe politique. La droite avait ainsi dénoncé l'insécurité dans les transports d'Ile-de-France et la culture d'"impunité" attribuée au gouvernement. Interpellé à l'Assemblée nationale, Manuel Valls avait demandé à l'opposition d'"arrêter d'exploiter et d'instrumentaliser ces sujets". "Je constate que malheureusement une partie de notre jeunesse, une partie de nos quartiers à l'abandon [...] se livre à des actes tout à fait intolérables", avait-il ajouté.